L’actualité récente des inondations frappant les villages environnant le lac Albert, dans la région de l’Ituri, nous rappelle la fragilité des écosystèmes et l’impact direct des changements climatiques sur les populations. Près de quatre-vingts villages ont été submergés par les eaux déchainées, laissant derrière eux des milliers de familles affectées. Ces inondations ne sont pas seulement des phénomènes naturels, mais révèlent également les failles de nos politiques de gestion des risques et d’adaptation aux aléas climatiques.
La coordination provinciale du service de la protection civile tire la sonnette d’alarme, appelant les habitants des zones encore épargnées à évacuer préventivement. Il est indéniable que ces événements dramatiques auraient pu être anticipés et atténués par des mesures adéquates, telles que l’urbanisme résilient, la surveillance des cours d’eau ou la sensibilisation des populations aux gestes de prévention.
À Mahagi, des milliers de ménages ont vu leur quotidien bouleversé par la montée des eaux, provoquant la destruction de milliers de maisons et le déplacement de plus de 30 000 personnes. Dans des régions voisines comme la chefferie de Mokambo, l’ampleur des dégâts est également visible, avec 23 villages touchés et plus de 17 000 habitants contraints de fuir leur domicile.
Le territoire de Djugu n’échappe pas à ce désastre naturel, où la chefferie de Bahema Banyagi est complètement submergée, engloutissant des infrastructures publiques essentielles. Il est urgent que des mesures de soutien soient prises pour venir en aide aux populations sinistrées et reconstruire les infrastructures détruites afin de rétablir une certaine normalité dans ces communautés durement touchées.
Enfin, le territoire d’Irumu n’est pas en reste, ayant enregistré le déplacement de 1500 familles installées dans 15 camps de pêche, générant des tensions entre agriculteurs et pêcheurs contraints de cohabiter dans des conditions précaires. Cette crise humanitaire à plusieurs volets nécessite une réponse immédiate et coordonnée de la part des autorités locales, nationales et internationales pour assurer la sécurité, la santé et le bien-être des populations affectées.
Il est impératif que ces événements tragiques ne restent pas lettre morte, mais qu’ils servent de catalyseur pour renforcer notre résilience face aux changements climatiques et pour repenser notre relation avec notre environnement. Les leçons tirées de ces catastrophes doivent guider nos actions présentes et futures, afin de prévenir de tels drames et de protéger les plus vulnérables parmi nous.