La criminalisation de l’homosexualité au Mali : entre traditions et droits fondamentaux

Au Mali, la récente adoption d
Au-delà des frontières géographiques, les questions liées aux droits de l’homme résonnent profondément dans nos sociétés contemporaines. L’actualité récente au Mali nous confronte à un débat sensible et complexe : la criminalisation de l’homosexualité. En octobre 2024, le Conseil national de la transition adoptait une loi visant à réprimer les pratiques homosexuelles sur le territoire malien.

Cette décision, fortement médiatisée, a suscité des réactions contrastées au sein de la communauté nationale et internationale. Alors que certaines voix se sont élevées pour défendre la sauvegarde des valeurs traditionnelles et culturelles maliennes, d’autres ont dénoncé une atteinte flagrante aux droits fondamentaux des personnes LGBTQ+.

Le ministre de la Justice, Mamadou Kassogué, a justifié cette initiative en invoquant la préservation des coutumes et des valeurs de la société malienne. Pourtant, derrière ce discours se cachent des enjeux profonds liés au respect de la diversité, à la lutte contre les discriminations et à la garantie des libertés individuelles.

Il est essentiel de rappeler que l’homophobie et la transphobie sont des fléaux universels qui privent des individus de leur droit à l’égalité, à la dignité et à la liberté. En criminalisant l’homosexualité, le Mali prend le risque de s’enfermer dans une logique répressive et discriminatoire, allant à l’encontre des principes universels des droits de l’homme.

Il est temps de mener une réflexion approfondie sur la place des minorités sexuelles dans nos sociétés, sur la nécessité de promouvoir l’inclusion et le respect de la diversité. La liberté de s’aimer et de vivre pleinement sa sexualité ne devrait pas être conditionnée par des considérations politiques, religieuses ou culturelles.

En définitive, la question de la criminalisation de l’homosexualité au Mali nous renvoie à une interrogation fondamentale : quelle société voulons-nous construire ? Une société ouverte, tolérante et respectueuse des droits de chacun, ou une société fermée, discriminatoire et répressive ? La réponse à cette question déterminera le visage que nous voulons offrir aux générations futures.