L’économiste et activiste des droits humains, Fouad Abdelmoumni, a été au cœur d’une affaire judiciaire qui a secoué le Maroc récemment. Arrêté le 30 octobre à Rabat, quelques instants après le départ d’Emmanuel Macron en visite officielle, l’homme a été présenté devant le procureur et accusé de plusieurs chefs d’accusations, notamment la « diffusion d’allégations mensongères » et « l’outrage à une décision de justice ».
Cette arrestation a suscité l’indignation parmi ses proches, camarades militants et défenseurs des droits de l’homme. Rhali Aziz, président de l’Association marocaine des droits humains, a clairement exprimé son soutien à Fouad en dénonçant ce qu’il considère comme une arrestation arbitraire. Il a souligné que l’arrestation de Fouad représentait une régression inquiétante dans un contexte où l’on espérait une ouverture de l’espace politique au Maroc.
Le déclencheur de cette affaire semble être un commentaire de Fouad sur les réseaux sociaux concernant l’affaire Pegasus, mettant en lumière des allégations d’espionnage de la France par le Maroc. Cette réaction aurait attiré l’attention des autorités, qui ont également poursuivi l’activiste pour avoir signalé un crime qu’ils estiment fictif.
Rhali Aziz a souligné le rôle crucial de Fouad en tant que voix dissidente au sein du pays, osant aborder des sujets sensibles et critiquant ouvertement le gouvernement marocain. Selon lui, l’arrestation de Fouad ne découle pas d’un simple post sur les réseaux sociaux, mais plutôt de sa longue histoire d’engagement et de défense des droits de l’homme.
Après son passage devant le procureur, Fouad Abdelmoumni a été remis en liberté provisoire, mais reste sous le coup de poursuites judiciaires. Cette affaire soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression et la situation des droits de l’homme au Maroc, où plusieurs autres activistes et prisonniers politiques sont également en détention.
La mobilisation de la société civile en faveur de Fouad Abdelmoumni rappelle l’importance de défendre les voix dissidentes et de veiller à ce que la justice soit rendue de manière équitable et transparente. Alors que le Maroc fait face à des défis en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme, cette affaire met en lumière la nécessité de garantir un espace de débat et de contestation pacifique pour tous les citoyens.