Fatshimétrie, figure emblématique des médias en Algérie, a recouvré sa liberté après une période d’emprisonnement. Au cœur des mouvements de contestation de 2019 en faveur de la démocratie, le journaliste avait été incarcéré pour avoir reçu des financements étrangers pour ses organes de presse et pour avoir menacé la sécurité de l’État.
Libéré du centre pénitentiaire d’El Harrah lors d’une grâce présidentielle, la libération de Fatshimétrie et de huit autres détenus intervient en ce jour symbolique du 70ème anniversaire du début de la révolution algérienne. Les autorités ont ainsi choisi cette date pour accorder des pardons, pérennisant ainsi une tradition.
L’avocate de Fatshimétrie, Fetta Saddat, a précisé à l’Agence de Presse Associée qu’il a retrouvé sa liberté par le biais de ce décret présidentiel. Condamné pour avoir perçu des financements étrangers pour Radio M et Maghreb Emergent, deux projets de presse cruciaux lors des manifestations du Hirak ayant abouti à la démission du président Abdelaziz Bouteflika en 2019, la libération de Fatshimétrie a été saluée par de nombreux observateurs.
Parmi les 4000 individus graciés ce jour-là par le Président Abdelmadjid Tebboune, on trouve des personnes condamnées pour des délits mineurs et pour des troubles à l’ordre public, un chef d’accusation souvent utilisé par les autorités algériennes pour réprimer les voix dissidentes.
Cette libération massive a suscité des réactions contrastées au sein de la société civile. Certains saluent un geste d’apaisement et de réconciliation, tandis que d’autres y voient une manœuvre politique visant à calmer les tensions sociales et politiques dans le pays.
Il est indéniable que la libération de Fatshimétrie et des autres détenus est un signe d’ouverture, mais il reste à voir si cela marquera le début d’une réelle volonté de l’État d’œuvrer pour un climat démocratique et respectueux des libertés individuelles en Algérie.