« Les taximen de Goma : entre précarité et espoir »
Depuis des années, les drivers de Goma, regroupés au sein de l’association « Secteur voiture », font face à des défis majeurs dans l’exercice de leur métier. Leur demande récente aux autorités locales pour garantir leur sécurité révèle un cri du cœur poignant qui mérite une attention particulière.
John Fundi, président emblématique de l’association, incarne la voix de ces chauffeurs courageux qui luttent au quotidien pour assurer leur subsistance. Sa déclaration souligne la douleur profonde qui étreint ces hommes et femmes qui, loin des regards, parcourent les rues de Goma pour transporter leur clientèle dans un contexte souvent difficile.
La menace d’une marche en protestation suite au meurtre tragique d’un des leurs a été jusqu’ici contenue par la sagesse de l’équipe de « Secteur voiture ». Au-delà de la colère légitime, ces chauffeurs font le choix de la voie pacifique pour exprimer leurs revendications, témoignant ainsi d’une maturité exemplaire et d’un désir ardent de promouvoir le dialogue plutôt que la confrontation.
Les tracasseries dont sont victimes ces taximen, notamment de la part de certains agents de l’ordre, illustrent le climat d’insécurité et d’incertitude dans lequel ils évoluent. Les histoires poignantes de conducteurs injustement traités mettent en lumière la nécessité urgente d’une protection adéquate de la part des autorités compétentes.
En arrière-plan de ces récits de vie se dessine le portrait d’une ville en mouvement, où les taxis voitures jouent un rôle crucial, en particulier la nuit. Face à l’interdiction des taxis motos post-18h, ces chauffeurs deviennent les maillons essentiels de la mobilité urbaine, assurant des déplacements indispensables à une frange de la population souvent négligée.
Il est temps pour les autorités de prendre la mesure de la situation et d’agir pour garantir la sécurité et la dignité de ces travailleurs de l’ombre. Les taximen de Goma, par leur ténacité et leur résilience, méritent d’être soutenus et valorisés, car ce sont eux qui, nuit après nuit, transportent non seulement des passagers, mais aussi les espoirs et les rêves d’une communauté en quête de progrès et de solidarité.