L’année 2022 a été marquée par une avancée significative dans le processus de réparation des victimes des atrocités commises en Ituri par Bosco Ntaganda entre 2002 et 2003. En effet, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé une initiative de sensibilisation visant à informer et à identifier les victimes directes et indirectes de ces crimes, en vue de leur accorder des réparations collectives.
Margot Tedesco, chargée de sensibilisation et d’information de la CPI, a souligné l’importance de cette démarche lors d’une séance d’information destinée aux médias locaux de Bunia et des territoires environnants. Selon elle, les juges de la CPI ont décidé que les victimes méritent des réparations qui prendront la forme de services collectifs, tout en prenant en compte des éléments individualisés pour chaque victime.
Les victimes directes et indirectes sont invitées à remplir un formulaire et à participer à des entretiens afin d’être sélectionnées comme bénéficiaires des réparations. Cette initiative vise à rétablir les droits des victimes et à leur offrir des services personnalisés dans le but de favoriser leur réhabilitation après les souffrances endurées lors des atrocités commises par Ntaganda.
Il est essentiel de souligner que le processus d’identification des victimes se poursuivra jusqu’en décembre 2025 et que le montant alloué pour les réparations collectives s’élève à trente-deux millions de dollars américains. Cependant, les victimes ayant déjà bénéficié de réparations dans l’affaire Thomas Lubanga ne seront pas prises en compte, car les charges retenues contre les deux accusés sont similaires.
À ce jour, environ 2000 victimes ont été identifiées, mais une nouvelle phase d’identification est prévue en 2027. Cette démarche vise à promouvoir la cohésion sociale et à permettre aux victimes de se reconstruire au-delà des traumatismes subis.
En parallèle de cette initiative, la CPI a annoncé en fin d’année 2022 le transfert de Monsieur Ntaganda en Belgique, où il purgera sa peine à la prison de Leuze-en-Hainaut. Cette décision vient marquer une étape importante dans la lutte contre l’impunité et la justice pour les victimes de crimes internationaux.
En conclusion, la démarche de réparation des victimes des atrocités en Ituri constitue une avancée majeure vers la reconnaissance des souffrances subies et la recherche de réhabilitation pour ces victimes. Elle incarne l’engagement de la communauté internationale envers la justice et la lutte contre l’impunité, tout en rappelant l’importance cruciale de placer les droits des victimes au cœur des procédures judiciaires.