Au cœur de la scène politique du Nigeria, un débat animé semble opposer les membres du Northern Governors Forum et l’Arewa Civil Rights Movement (ACRM). Les tensions ont éclaté suite à l’instruction donnée par le Northern Governors Forum aux législateurs de la région de rejeter quatre projets de réforme fiscale présentés par le président Bola Tinubu, notamment le Nigeria Tax Bill 2024 et le Tax Administration Bill. Au cœur de ces divergences se trouve une profonde inquiétude quant à l’impact des nouvelles structures de partage de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le Nord du pays.
D’un côté, les gouverneurs du Nord craignent que ces réformes fiscales ne désavantagent leur région. De l’autre, le président de l’ACRM, le Dr Agabi Emmanuel, a qualifié cette directive de « mal conçue » et de dégradante pour l’image du Nord, allant jusqu’à la qualifier de mendicité. Dans un discours passionné à Abuja, il a souligné les conséquences potentiellement néfastes d’un tel rejet des projets de loi.
Selon le Dr Emmanuel, les gouverneurs outrepassent leur autorité en cherchant à imposer leur volonté aux législateurs fédéraux, qui ont pour mission de représenter leurs électeurs et non les intérêts des gouverneurs des États. La proposition de réforme de la TVA suscite particulièrement l’intérêt, car elle réduirait la part du gouvernement fédéral de 15% à 10%, allouant une partie aux États dans le but d’encourager l’investissement local.
Dans un appel aux États du Nord, le Dr Emmanuel a exhorté ces derniers à saisir l’opportunité de favoriser la croissance économique et à ne pas rejeter les projets de loi au nom d’un prétendu désavantage régional. « Refuser ces projets de loi serait un signe de l’incapacité des législateurs à servir leurs électeurs », a-t-il averti, laissant entendre des rappels éventuels si les représentants cèdent à la directive des gouverneurs.
Au cœur de ce débat complexe se jouent des enjeux politiques, économiques et sociaux cruciaux pour l’avenir du Nigeria. La décision finale sur le sort de ces projets de loi ne manquera pas de façonner le paysage fiscal et politique du pays, tout en révélant les dynamiques de pouvoir et d’influence à l’œuvre au sein de la société nigériane.