L’année 2024 a été marquée par une effervescence créative sans précédent dans le paysage musical nigérian, avec un flux continu de sorties d’albums et de singles de la part des artistes établis et des nouveaux venus. Parmi les plus grands succès de l’année figurent des morceaux tels que ‘Comma’ d’Ayra Starr, les chansons de l’EP ‘TZA’ de Kizz Daniel, ‘Ogechi’ de BoyPee, Hyce et Brown Joel, ‘Dealer’ d’Ayo Maff, ‘Instagram’ de Seyi Vibez & Muyeez, ‘My Dealer’ de Kaestyle, ‘Juju’ de Smur Lee, ‘Ozeba’ de Rema, ‘Stubborn’ de Victony, ‘Love Me Jeje’ de Tems, et ‘MMS’ de Asake. Cependant, aucun de ces titres n’a réussi à atteindre le statut d’hymne ravageur, laissant l’écosystème musical en quête d’un véritable succès.
L’une des raisons possibles de cette absence de succès retentissant pourrait être attribuée à l’épuisement de la fusion Amapiano dans la musique pop nigériane. Cette tendance importée d’Afrique du Sud a dominé la scène musicale depuis quelques années, avec des artistes comme Asake et son producteur Magicsticks ouvrant la voie. Cependant, après avoir exploré ce style pendant près de quatre ans, les artistes semblent avoir atteint un pic créatif, laissant place à un vide sonore difficile à combler.
Un autre aspect à considérer est le manque de prise de risque et d’innovation. De nombreux artistes de la nouvelle génération semblent opter pour des sonorités déjà éprouvées, ce qui limite la diversité et l’originalité de la musique produite. Toutefois, des artistes comme Rema, avec son album ‘HEIS’, ont pris le risque de s’aventurer vers de nouvelles sonorités, même si le résultat n’a pas été unanime. Cette volonté de briser les codes établis et de proposer quelque chose de nouveau et risqué est essentielle pour la progression de la musique nigériane.
En outre, la saturation du marché musical et l’augmentation du nombre d’artistes ont contribué à diluer l’impact des sorties musicales. Avec l’avènement des plateformes de streaming et la mondialisation de la musique nigériane, de plus en plus d’artistes cherchent à se faire remarquer, ce qui rend difficile l’émergence de véritables succès populaires.
Malgré ces défis, des artistes comme Victony, Kaestyle et Kizz Daniel continuent d’explorer de nouvelles voies musicales et de prendre des risques, offrant ainsi des moments captivants à l’industrie de l’Afrobeats. Cette diversité et cette audace peuvent être des catalyseurs essentiels pour la renaissance de la scène musicale nigériane et la création de futurs tubes.
En fin de compte, bien que le secteur de la musique pop nigériane puisse actuellement traverser une période de transition et de défis, l’innovation, la créativité et le courage des artistes pour explorer de nouveaux territoires musicaux pourraient bien être la clé pour ouvrir la voie à la prochaine génération de succès retentissants et intemporels.