Dans le tumulte de la polémique qui entoure la récente démolition du tombeau de la belle-fille de Muhammad Ali Pacha dans le cimetière de l’Imam Shafi’i, un débat essentiel émerge sur la préservation du patrimoine historique de l’Egypte. Les réseaux sociaux se sont enflammés, condamnant unanimement ce qu’ils considèrent comme une « attaque contre les sites historiques, en particulier le patrimoine islamique de l’Egypte ».
Au cœur de cette controverse, le député Abdel Moneim Imam a initié une enquête parlementaire pour demander des explications sur les raisons de la démolition et pour savoir quelles mesures sont prises pour protéger l’architecture et l’héritage historique du pays. Son initiative a reçu un soutien massif de la part de la population, soulignant l’importance de préserver les repères historiques du Caire.
La députée Maha Abdel Nasser a exprimé tristesse et inquiétude face à la disparition du tombeau historique de Halim Pacha dans la région de Sayyida Aisha, déplorant la destruction continue des monuments anciens. Elle a souligné sur sa page officielle Facebook que le mépris pour la signification historique et culturelle de ces sites constitue une perte irréparable.
Elle a affirmé que notre patrimoine architectural est une partie intégrante de notre identité et de notre histoire, et que la destruction de ces repères déforme la mémoire collective des Egyptiens. La députée a demandé un arrêt immédiat des activités de démolition et un examen approfondi par toutes les autorités compétentes pour protéger les trésors culturels restants qui relient notre passé à notre présent.
Le professeur Ayman Fouad, spécialiste de l’histoire et de la civilisation islamiques, a mis en avant un problème plus large de sous-estimation des artefacts historiques islamiques, rendant leur élimination plus facile. Il a souligné que ces tombeaux et dômes, datant du 19ème siècle et vieux de plus de 150 ans, sont considérés comme des artefacts historiques.
Il a souligné qu’un objet vieux de plus d’un siècle est classé comme un artefact, et que Le Caire, en tant que seule ville islamique complète qui a préservé sa valeur, sa taille et son développement pendant mille ans, des époques fatimide, ayyoubide, mamelouke et ottomane à la dynastie de Muhammad Ali et à l’Etat moderne, regorge particulièrement d’un tel patrimoine.
Dans un pays aussi riche en histoire que l’Égypte, il est impératif de protéger et de valoriser ces trésors du passé afin de préserver notre héritage pour les générations futures. La démolition de ces sites historiques doit être stoppée et des mesures concrètes doivent être prises pour assurer leur conservation à long terme. Le patrimoine culturel d’un pays est le reflet de son histoire et de son identité, il est donc primordial de le préserver avec soin et respect.