Les défis de l’accès au traitement du diabète face à l’inflation croissante: Une situation préoccupante au Nigéria

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Les défis de l’accès au traitement du diabète et aux services de santé essentiels en raison de l’augmentation de l’inflation

L’impact dévastateur de l’inflation sur l’accès au traitement du diabète et aux services de santé essentiels est devenu une préoccupation majeure pour de nombreux Nigérians. Alors que l’inflation serre son emprise sur l’économie du pays, de nombreuses personnes vivant avec le diabète luttent pour se permettre leurs médicaments et les services de santé nécessaires.

Cette question a été abordée lors du Sommet de la Santé Fatshimetrie 2024, intitulé « Au-delà de 65 », qui s’est tenu à Abuja. Des leaders mondiaux de la santé et des défenseurs de la santé se sont réunis pour discuter de la crise croissante des maladies non transmissibles (MNT), en particulier du diabète, au Nigéria et en Afrique subsaharienne.

Le Dr Gafar Alawode, co-organisateur du Forum sur la Couverture Maladie Universelle (CMU2023), une réunion de haut niveau des Nations Unies, a présenté une recherche intitulée « Impact de l’inflation sur l’accessibilité et l’observance des médicaments antidiabétiques ».

Cette recherche a mis en lumière comment l’inflation a gravement affecté la gestion du diabète, en particulier pour les personnes appartenant aux tranches de revenus les plus basses. Le coût de la gestion du diabète a considérablement augmenté de 2023 à 2024, touchant le plus durement les personnes à revenu modeste.

Selon cette étude, le coût moyen de la gestion du diabète pour les individus du quintile de revenu le plus bas a augmenté de près de 40 %. Alors que le revenu annuel moyen de ce groupe est d’environ 500 000 Nairas, le coût de la gestion du diabète s’élève désormais à 350 000 Nairas.

Cela laisse peu de marge pour d’autres besoins essentiels tels que la nourriture, le logement et le transport. Les données de la Fédération Internationale du Diabète (FID) et du Bureau National des Statistiques (NBS) illustrent également que l’inflation affecte de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables.

Même les familles à revenu moyen ressentent la pression, réduisant souvent d’autres dépenses de santé pour se permettre les soins du diabète. C’est le cas de Mme Adeola Johnson, une diabétique de 48 ans de Lagos, pour qui le coût croissant des médicaments est devenu insupportable.

« Je dépensais 15 000 Nairas par mois pour mes médicaments en 2023. Maintenant, c’est presque 25 000 Nairas, et je ne peux tout simplement plus suivre. Certains jours, je dois sauter des doses », a déclaré Johnson.

Les défis et solutions en matière de soins de santé primaires ont été abordés par le Dr Biobele Davidson de la Fondation BudgIt et Directeur Exécutif du Centre de Plaidoyer Politique et Légal (PLAC).

Davidson a souligné la nécessité de ressources accrues pour les Centres de Santé Primaires (CSP) afin de réduire la surpopulation dans les hôpitaux de niveau intermédiaire et tertiaire. Elle a souligné que de nombreux CSP étaient sous-financés et sous-effectif, limitant leur efficacité, en particulier dans la gestion de maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension.

Elle a également plaidé en faveur de l’utilisation de plateformes numériques pour recueillir les retours des patients et améliorer la prestation de services, notamment l’accès aux médicaments.

Renforcer les CSP soulagerait la pression sur les hôpitaux de niveau supérieur et améliorerait les résultats de santé globaux.

Experte en chaîne d’approvisionnement, Mme Azuka Okeke, Directrice Régionale du Centre de Ressources pour l’Afrique (ARC), a discuté de l’impact négatif des chaotiques chaînes d’approvisionnement du Nigéria sur la prestation des soins de santé.

Okeke a souligné que, bien que des politiques et des cadres existent, leur mise en œuvre laisse souvent à désirer, en particulier pour garantir l’accès aux médicaments essentiels dans les établissements de santé locaux.

Elle a rappelé son engagement avec les compagnies pharmaceutiques en 2018, les exhortant à produire des médicaments essentiels, comme les traitements anti-paludéens, dont les communautés dépendant des CSP ont désespérément besoin.

Négliger les besoins de santé publique aura inévitablement des conséquences pour tous, y compris les compagnies pharmaceutiques elles-mêmes.

Le sommet de deux jours s’est conclu par un documentaire qui a capturé les luttes quotidiennes des Nigérians vivant avec le diabète. Ce documentaire a montré comment certains Nigérians dépensent jusqu’à 25 % de leur revenu en médicaments, soulignant le lourd tribut humain de la maladie.

La gestion du diabète n’est pas seulement un combat quotidien pour beaucoup, mais également une question de vie et de mort pour d’autres, qui perdent des êtres chers à cause de complications évitables.

L’ancien Président Olusegun Obasanjo a également partagé son expérience avec le diabète, soulignant l’importance de l’alimentation et de l’exercice dans la gestion de la maladie avec l’âge. Son message a résonné avec l’objectif du sommet de sensibiliser sur le diabète et sa gestion.

Dans l’ensemble, il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour garantir un accès équitable aux médicaments et aux services de santé essentiels pour tous les Nigérians, en particulier ceux vivant avec des maladies chroniques telles que le diabète. Lutter contre les effets délétères de l’inflation sur la santé devrait être une priorité nationale pour assurer le bien-être et la qualité de vie de la population.