Fatshimetrie, le média en ligne dédié à l’analyse des enjeux socio-économiques en Afrique, a récemment rapporté les inquiétudes soulevées par l’Association ULPA concernant la suspension des activités de navigation nocturne sur le lac Kivu. Cette mesure, initiée par le ministère des Transports, a suscité des débats houleux quant à ses implications sur les échanges commerciaux et la sécurité des populations riveraines.
Emmanuel Nyakasane Manegabe, président d’ULPA, met en avant plusieurs arguments pour plaider en faveur de la levée de cette restriction. Selon lui, la navigation nocturne présente des avantages en termes de sécurité, le lac étant plus stable après le coucher du soleil. De plus, sur le plan économique, cette mesure risque d’avoir des conséquences néfastes sur les activités commerciales des populations locales déjà fragilisées par les conflits régionaux.
Les retombées de cette décision se font sentir de manière tangible, comme en témoigne la diminution du nombre d’embarcations et d’échanges commerciaux au port de Kituku à Goma. Alors qu’auparavant le marché recevait un afflux régulier de pirogues motorisées chargées de produits vivriers les lundis et jeudis, on assiste désormais à une chute significative de cette activité.
De son côté, le président de la société civile de Buzi, territoire de Kalehe, souligne que les restrictions imposées ont un impact direct sur le trafic lacustre ainsi que sur les activités socio-économiques locales. Ces mesures entravent les échanges commerciaux essentiels à la survie des communautés riveraines et fragilisent davantage leur situation précaire.
En somme, la question de la navigation nocturne sur le lac Kivu soulève des enjeux cruciaux en termes de sécurité, d’économie locale et de cohésion sociale. Il est impératif que les autorités compétentes prennent en considération ces préoccupations légitimes et trouvent un équilibre entre impératifs de sécurité et besoins économiques des populations riveraines.