Le Mandombe : quand l’écriture africaine transcende les frontières

Dans un coin méconnu de la République Démocratique du Congo, une forme d’écriture unique fait son chemin : le Mandombe. Une pratique singulière, issue d’une église controversée, intégrée au sein du mouvement Kimbanguiste, qui ne cesse de gagner en popularité. Cette écriture, prônant la créativité, la spiritualité et l’excellence académique des Africains, est enseignée dans les centres de cette église à travers le pays.

Conçu en 1978 par David Wabeladio Payi, le Mandombe fut révélé à ce dernier dans un rêve par le guide spirituel Simon Kimbangu. Cette écriture particulière a été intégrée au programme éducatif de l’église fondée au départ par Simon Kimbangu dans les années 1920. De nos jours, l’enseignement du Mandombe rayonne au-delà des frontières congolaises, touchant des pays comme l’Angola, le Nigéria, la République du Congo et même des pays européens.

Malgré sa croissance et sa popularité grandissante, l’Église Kimbanguiste n’a pas échappé à la controverse sur la scène internationale. Exclue du Conseil Œcuménique des Églises en 2021, en raison de la croyance en la réincarnation du Saint-Esprit en la personne de son fondateur, l’Église continue de susciter l’intérêt. Les dirigeants de cette église expriment leur désir de voir l’écriture Mandombe enseignée à tous les Africains, comme moyen de diversifier les formes d’écriture et de langage pour la jeunesse.

Au-delà des polémiques et des divergences d’opinion, le Mandombe incarne un patrimoine culturel et linguistique unique, offrant aux Africains une perspective novatrice et enrichissante sur l’art de l’écriture. Cette forme d’expression, révélée dans un contexte spirituel, dépeint un lien profond entre la créativité humaine et la spiritualité, offrant ainsi un terrain fertile pour l’épanouissement intellectuel et culturel de ses adeptes.

En définitive, le Mandombe s’inscrit comme un symbole de résilience et d’innovation, offrant à ceux qui le pratiquent une porte ouverte vers un monde où la diversité linguistique et culturelle est célébrée et préservée. C’est dans cette optique de valorisation de l’héritage culturel africain que le Mandombe se positionne, non seulement comme une forme d’écriture, mais comme un patrimoine immatériel à préserver et à transmettre aux générations futures.