Fatshimétrie : Éducation et émancipation des filles congolaises
À l’occasion de la Journée Internationale des Filles célébrée le 11 octobre de chaque année, Fatshimétrie a eu le privilège de s’entretenir avec Madeleine Mwadi, préfet de l’institut Nkamu de Lemba à Kinshasa. Le sujet abordé : les défis auxquels sont confrontés les parents dans l’éducation des filles durant l’adolescence.
L’adolescence, une période-clé dans la vie de tout être humain, revêt une importance particulière chez les jeunes filles. C’est un moment où se dessinent leur identité, où elles font face à des pressions sociales et où elles découvrent leur corps. Les crises d’adolescence peuvent être des sources de conflits non négligeables entre parents et filles, mais aussi des opportunités de renforcer les liens familiaux par le dialogue.
Les adolescentes, durant cette phase de leur développement, rencontrent de multiples difficultés. Parmi celles-ci, on peut citer les stéréotypes de genre, l’accès limité à l’éducation, les mariages précoces et les attentes culturelles qui peuvent peser sur leurs aspirations. Ces obstacles peuvent entraver leur plein épanouissement personnel et professionnel, faisant de cette période un moment crucial pour leur futur.
Les parents congolais, quant à eux, doivent faire face à divers défis pour aider leurs filles à s’épanouir pleinement. Entre les stéréotypes culturels, la pression sociale pour leur réussite académique et matrimoniale et le manque de ressources et de sensibilisation à la gestion des crises d’adolescence, les parents se retrouvent souvent démunis.
La gestion de ces crises par les parents peut varier. Certains adoptent une approche compréhensive et dialoguent avec leurs filles, alors que d’autres privilégient une attitude autoritaire, pouvant exacerber les conflits. Il est crucial d’outiller les parents pour qu’ils puissent mieux appréhender les enjeux de l’adolescence et ainsi gérer ces crises de manière plus adéquate.
Pour une meilleure gestion de ces crises, il est essentiel d’encourager une communication ouverte et bienveillante entre parents et enfants, en particulier les filles. L’écoute sans jugement, le soutien à leur autonomie et la création d’espaces d’échange et de partage peuvent contribuer à un meilleur accompagnement des jeunes filles pendant cette période cruciale.
Les écoles et les communautés ont également un rôle à jouer pour soutenir les parents dans cette tâche. En organisant des sessions d’information et en valorisant les jeunes filles, elles peuvent contribuer à leur émancipation et à une meilleure prise en charge de leur développement.
Des initiatives telles que des programmes éducatifs axés sur le développement personnel des filles, des actions de mentorat et des bourses d’études peuvent être mises en place pour améliorer la situation des jeunes filles au Congo. Sensibiliser la société sur l’importance de l’égalité des sexes et encourager les filles à croire en leurs rêves et à défendre leurs droits sont des clés essentielles pour un avenir plus juste et égalitaire.
En cette Journée Internationale des Filles, rappelons aux jeunes filles congolaises qu’elles ont le pouvoir de façonner leur avenir et qu’elles doivent se réveiller pour saisir toutes les opportunités qui s’offrent à elles. En défendant leurs droits et en se faisant entendre, elles contribuent à construire un monde plus équitable et inclusif pour toutes et tous.
Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka, pour Fatshimétrie.