La République Démocratique du Congo fait actuellement face à une situation politique délicate, avec sa candidature au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, prévue pour les élections d’octobre 2024 à Genève, en Suisse. Cette initiative soulève des débats animés au sein de la société civile et parmi les défenseurs des droits de l’homme, chacun exprimant des points de vue divergents quant à la légitimité de la RDC à occuper un tel poste.
D’un côté, des voix s’élèvent pour soutenir la candidature de la RDC en mettant en avant l’opportunité que cela représente pour le pays. Jean Claude Katende de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO) avance que cette élection pourrait servir de levier pour pousser le pays à engager des réformes significatives en matière de respect des droits de l’homme. Il voit dans cette candidature une opportunité pour que la RDC soit confrontée à ses propres contradictions et puisse ainsi œuvrer à l’amélioration des droits humains sur son territoire.
De même, Jonas Tshiombela de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) soutient que la surveillance accrue qui résulterait de l’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme de l’ONU serait bénéfique pour le pays. Il estime que ce serait une manière de mettre la RDC face à ses engagements internationaux et de la pousser à respecter les normes en matière de droits de l’homme.
Cependant, une opposition ferme se manifeste également, avec des acteurs tels qu’Emmanuel Cole de la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) qui dénoncent les violations récurrentes de la Constitution congolaise par le gouvernement. Selon lui, dans un tel contexte de non-respect des droits fondamentaux, la RDC ne remplit pas les conditions nécessaires pour prétendre à un siège au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Il est indéniable que la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’homme de l’ONU suscite des controverses légitimes. Il convient de peser le pour et le contre de manière objective et de considérer l’ensemble des arguments avancés par les différentes parties prenantes. Quelle que soit l’issue de ces débats, il est essentiel que la protection des droits de l’homme demeure au cœur des préoccupations, et que toute décision prise soit dans l’intérêt du respect de la dignité humaine.
La RDC, en se portant candidate à ces instances internationales, montre sa volonté de jouer un rôle majeur sur la scène mondiale. Reste à savoir comment elle saura répondre aux attentes et aux exigences en matière de droits de l’homme, et à quelle mesure elle pourra réellement faire progresser la situation des droits humains sur son territoire. Seul l’avenir nous le dira.