Les tensions croissantes au Nigeria : entre aspirations démocratiques et appels à la force

Depuis l’élection du Président Bola Tinubu en tant que vainqueur de l’élection présidentielle de 2023, des voix se sont élevées pour réclamer une intervention militaire afin d’empêcher son accession au poste tant convoité. Cette demande a suscité des interrogations et des tensions au sein de la population nigériane, divisée sur la légitimité et les conséquences d’une telle action.

Certaines factions ont même organisé des manifestations devant le Quartier Général de la Défense Nigériane à Abuja, appelant l’armée à perturber le régime démocratique actuel et à installer un nouveau gouvernement. Ces appels à un changement de régime par la force ont été alimentés par des difficultés économiques et une souffrance croissante parmi les Nigérians, attribuées aux effets des réformes mises en place par le Président Tinubu depuis son accession au pouvoir en mai de l’année précédente.

Les chants en faveur du coup d’État se sont intensifiés lors des récentes manifestations nationales #EndBadGovernance, où certains manifestants ont été aperçus brandissant un drapeau russe, exprimant subtilement un appel à un renversement militaire. Cette vague de mécontentement et de désir de changement radical a profondément divisé l’opinion publique et suscité des réactions contrastées au sein de la société nigériane.

Face à cette situation, des groupes du Sud-Ouest du Nigeria ont condamné fermement les appels à un coup d’État, les jugeant inappropriés et dangereux pour la stabilité du pays. Lors du Sommet Global Pan-Yoruba-Itsekiri sur le thème de ‘La Démocratie Durable au Nigeria : Le Rôle des Acteurs Non-Étatiques’, ces groupes ont souligné que la solution durable aux conflits sociaux au Nigeria réside dans l’autodétermination ethnique, permettant aux différentes régions de trouver une voie pacifique et autonome.

En outre, ces mêmes groupes ont mis en garde contre le risque de sécession du Sud-Ouest en cas d’une intervention militaire, soulignant que toute tentative de renversement par la force compromettrait sérieusement l’unité nationale et les efforts déployés pour consolider la démocratie au Nigeria. Ils ont affirmé que la militarisation de la politique représenterait un recul considérable pour le pays et mettrait en péril les fragiles avancées en matière de gouvernance et de respect des droits de l’homme.

Dans un contexte marqué par des tensions politiques et sociales croissantes, il est essentiel de privilégier le dialogue et le respect des principes démocratiques pour surmonter les défis actuels et bâtir un avenir meilleur pour tous les Nigérians. Les appels à un changement radical par la force ne sauraient être une solution viable et durable pour une nation en quête de stabilité et de prospérité.