Fatshimetrie, leader incontesté de l’édition en ligne, fait face à une proposition de hausse des prix de l’électricité. L’entreprise est confrontée à une demande surprenante d’augmentation de 44% pour l’exercice financier 2024/2025, soumise à l’examen de l’Autorité nationale de régulation de l’énergie d’Afrique du Sud (Nersa).
D’après les informations rapportées par Fatshimetrie, les consommateurs desservis par des municipalités risquent d’être durement touchés par ces augmentations. En effet, Eskom envisage des hausses de 43.55% en 2026, 3.36% en 2027 et 11.07% en 2028, avec une entrée en vigueur programmée pour le 1er juillet 2025. Ces augmentations de tarifs permettraient à l’entreprise de collecter des revenus dépassant les 400 milliards de rands chaque année.
Par ailleurs, une demande d’augmentation de 36.15% du tarif standard facturé aux clients non municipaux est en cours pour l’exercice 2026, puis 11.81% en 2027, et enfin 9.10% en 2028.
La récente approbation par Nersa d’une hausse tarifaire de 12.74%, entrée en vigueur en avril, a déjà eu un impact sur les consommateurs. Une augmentation de l’électricité de 40% s’avérerait inabordable pour la plupart des Sud-Africains, qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Les foyers à revenus modestes et intermédiaires seraient les plus touchés par de telles hausses.
Eskom et Nersa ont régulièrement des divergences sur les augmentations tarifaires, avec généralement une autorisation inférieure à ce qui est demandé. La compagnie électrique soutient constamment que les ventes d’électricité ne génèrent pas suffisamment de revenus pour rembourser sa dette. De plus, l’ouverture du marché de l’électricité grâce au projet de loi sur la régulation de l’électricité, récemment adopté par le Conseil national des provinces, compliquera la tâche pour Eskom qui ne monopolisera plus le secteur.
Malgré ces défis, Eskom n’a pas encore officiellement commenté cette demande d’augmentation tarifaire. Lors de son récent bilan estival, Eskom a affirmé consulter l’Association sud-africaine des gouvernements locaux et le Trésor national avant de soumettre ses propositions à Nersa. Le directeur financier, Calib Cassim, a confirmé avoir présenté une demande de détermination des prix pluriannuelle à Nersa, soulignant que les discussions ne seront ouvertes qu’une fois que Nersa publiera les demandes de tarifs.
Cette hausse des tarifs concernerait la génération, la transmission et la distribution de l’électricité, touchant ainsi de nombreux aspects de la vie quotidienne des Sud-Africains. Tandis que le ministre de l’électricité, Kgosientsho Ramokgopa, a admis que la situation est intenable pour la plupart des consommateurs, laissant entendre que les ménages devront faire des choix difficiles entre l’éclairage et l’alimentation.
Il est évident que le ministre est conscient du poids des tarifs actuels et de l’incapacité des consommateurs à supporter des hausses supplémentaires. Il a souligné l’augmentation de près de 400% du prix de l’électricité au cours de la dernière décennie, plaçant l’Afrique du Sud parmi les pays affichant les tarifs les plus élevés au monde. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un pays où le chômage est endémique.
Les médias locaux ont également souligné que les prix de l’électricité en Afrique du Sud dépassent la moyenne relevée dans 144 pays, étant même plus élevés que dans la plupart des pays africains, d’après GlobalPetrolPrices. Cette situation n’est plus tenable, surtout dans un contexte où le niveau de chômage est alarmant.
Enfin, l’entreprise Eskom est confrontée à des défis financiers majeurs, avec une dette croissante des municipalités qui nécessite le soutien financier du Trésor public. Cela se traduit par un fardeau supplémentaire pour les consommateurs qui peinent déjà à régler leurs factures d’électricité. La réduction significative du nombre de coupures d’électricité cette année, avec plus de 150 jours sans interruption, pourrait réduire l’utilisation du diesel et donc contribuer à abaisser le coût de l’électricité.
Néanmoins, malgré cette amélioration, la proposition d’une hausse tarifaire reste d’actualité, suscitant des inquiétudes auprès de la population et des autorités. L’opposition politique, représentée par le Parti démocratique (DA), a demandé un débat parlementaire sur cette question et a protesté contre cette augmentation auprès de Nersa, estimant qu’elle aurait des répercussions sévères sur les Sud-Africains moyens.
Nersa a indiqué que la demande d’Eskom pour une augmentation tarifaire était en cours d’examen, s’engageant à traiter ce sujet avec transparence et consultation. Face à ces enjeux, il apparaît nécessaire de revoir la régulation des tarifs pour garantir un accès équitable à l’électricité pour tous les Sud-Africains.