Dans un contexte sociétal où les normes culturelles et les rôles de genre traditionnellement attribués aux femmes continuent de marquer profondément la société congolaise, la question du travail domestique et de l’autonomisation économique des femmes reste d’une importance cruciale. En effet, malgré les multiples contributions des femmes au sein des foyers, leur travail est souvent invisibilisé et dévalorisé, ce qui entrave leur accès à l’autonomie financière et à la reconnaissance sociale.
Le sociologue Vincent Bauna souligne justement cette problématique en mettant en lumière le manque de reconnaissance du travail domestique comme une activité à part entière. Cette sous-estimation du travail des femmes se traduit par une absence de valorisation économique, limitant ainsi leurs perspectives d’accès aux droits sociaux et aux opportunités de développement professionnel.
Parmi les obstacles majeurs entravant l’autonomisation économique des femmes en RDC, citons notamment le manque d’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, les contraintes liées à la charge familiale et les inégalités persistantes dans le partage des tâches domestiques. Ces facteurs cumulés renforcent la dépendance des femmes et compromettent leur capacité à s’épanouir sur le plan financier et professionnel.
Pour contrer cette réalité inéquitable, il est impératif de repenser les normes de genre et de valoriser le travail domestique comme une pierre angulaire du fonctionnement familial et de l’économie nationale. Reconnaître pleinement la contribution économique des femmes au sein des ménages est essentiel pour leur permettre de s’autonomiser financièrement et de jouir pleinement de leurs droits.
Cela suppose la mise en place de politiques publiques visant à promouvoir l’égalité entre les sexes, à faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, ainsi qu’à favoriser l’accès des femmes à l’éducation et à la formation. Sensibiliser l’opinion publique à l’importance du travail domestique et encourager une répartition équitable des tâches au sein des foyers sont également des leviers essentiels pour favoriser l’autonomisation des femmes.
En fin de compte, seule une transformation profonde des mentalités et des structures sociales permettra de briser le cycle de précarité et d’injustice auquel sont confrontées de nombreuses femmes congolaises. Il est temps d’agir collectivement pour promouvoir l’égalité des genres et garantir à chacun et chacune la possibilité de s’épanouir pleinement, tant sur le plan personnel que professionnel.