Dans un coin reculé de la République Démocratique du Congo, la région des Uele se souvient des jours sombres où la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a semé la terreur et la violence. Les habitants de Dungu et Doruma se sont rassemblés pour rendre hommage aux plus de 6000 victimes innocentes des atrocités commises par la LRA depuis 2008. Cet acte de deuil organisé par la commission diocésaine Justice et Paix du diocèse de Dungu-Doruma vise à honorer la mémoire des défunts et à réclamer justice pour leurs familles toujours en deuil.
La cérémonie, orchestrée en partenariat avec Invisible Children, Solidarité et assistance intégrale aux personnes démunies (SAIPED) et les sociétés civiles locales, a été marquée par des témoignages poignants des survivants et des proches des victimes. L’abbé Jean-Pierre Bagudekia, président de la CDJP Dungu-Doruma, a souligné l’importance de cet événement pour rappeler au monde entier les souffrances endurées par la population locale et exiger que justice soit rendue.
Le silence des autorités congolaises face à ces crimes atroces a été dénoncé, et un appel pressant a été lancé au Président Tshisekedi, à la Première Ministre Judith Suminwa et au Ministre de la Justice Constant Mutamba pour que les responsables de ces actes barbares soient traduits en justice. Malgré les preuves accablantes et les tombes improvisées en mémoire des victimes, la justice semble être restée sourde aux appels des survivants et des familles endeuillées.
La rébellion de la LRA, dirigée par Joseph Kony, a laissé des cicatrices profondes dans les communautés des Bas et Haut Uele, traumatisme qui perdure encore aujourd’hui. Les monuments érigés en hommage aux victimes et le livre intitulé « Les atrocités de la LRA, une histoire de guerre et de crimes contre l’humanité au nord-est de la RDC » sont autant de témoignages de la souffrance endurée par le peuple congolais.
Alors que le monde tourne le dos à ces injustices, la voix des victimes résonne toujours à travers les collines de Dungu et les plaines de Doruma, appelant à une action concrète pour que ces crimes ne restent pas impunis. Il est temps que la communauté internationale se mobilise pour soutenir le combat des Congolais en quête de justice et de réparation. Car l’oubli ne peut être une réponse face à une telle tragédie, et la mémoire des victimes ne doit pas être reléguée aux oubliettes de l’histoire.