Le Syndicat des Magistrats du Congo a récemment lancé un appel à la résistance face aux actions perçues comme des provocations et humiliations de la part du ministre de la Justice, Constant Mutamba. Cette réaction fait suite à un communiqué officiel dans lequel le syndicat exprime ses inquiétudes quant à ce qu’il considère être une ingérence grandissante du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires.
L’un des principaux points de friction réside dans le dépôt de diverses propositions de réforme de la justice à l’Assemblée nationale par le ministre de la Justice, sans consultation préalable des acteurs judiciaires ni validation par le Conseil des ministres. Le Syndicat des Magistrats du Congo dénonce cette approche unilatérale, soulignant qu’elle va à l’encontre des principes constitutionnels et légaux régissant le fonctionnement du gouvernement, ainsi que de la séparation des pouvoirs.
En outre, le syndicat s’oppose à la mise en place de ce qu’il appelle des « tribunaux populaires » au sein du Palais de Justice, où le ministre Mutamba aurait pris des décisions judiciaires publiques et ordonné des arrestations, outrepassant ainsi les prérogatives du ministère public et bafouant les droits des justiciables. Cette ingérence est considérée comme une violation de l’article 149 de la Constitution, qui interdit la création de tribunaux extraordinaires ou d’exception.
Face à ces actions jugées préoccupantes, le Syndicat des Magistrats du Congo en appelle à la résilience des magistrats pour défendre l’indépendance de la justice. Il encourage également le dialogue et la concertation entre le ministère de la Justice et l’ensemble des acteurs judiciaires en vue de trouver des solutions aux problèmes qui affectent le système judiciaire congolais.
Le syndicat met en lumière l’importance pour le gouvernement d’améliorer les conditions de travail et de vie des magistrats en République Démocratique du Congo. Il souligne que ces professionnels œuvrent dans des conditions difficiles, font face à une précarité extrême et sont exposés à des risques sécuritaires importants, y compris des agressions et des menaces de mort.
En réponse aux critiques du syndicat, Constant Mutamba a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre les réformes du secteur judiciaire. Il a souligné l’importance de redresser la justice congolaise et de restaurer sa crédibilité aux yeux de la population. Les réformes entreprises visent à lutter contre les réseaux mafieux et à rendre la justice plus transparente et efficace pour le bien-être de tous les citoyens.
En somme, la situation actuelle entre le Syndicat des Magistrats du Congo et le ministre de la Justice met en lumière des tensions profondes quant à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs en République Démocratique du Congo. Le dialogue et le respect des principes constitutionnels apparaissent comme des éléments essentiels pour résoudre ces conflits et garantir une justice équitable pour tous.