Fatshimetrie a récemment mis en lumière les résultats d’une enquête essentielle menée par le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) avec le soutien de NDI et OSA. Cette étude, réalisée sur une période de 40 jours auprès de 450 femmes candidates à différents scrutins dans les 26 provinces de la RDC, a permis de dresser un état des lieux critique des difficultés rencontrées par les femmes engagées dans la sphère politique durant les élections de 2023 et 2024.
Les chiffres sont sans appel : sur les 450 femmes interrogées, 80% d’entre elles ont essuyé un revers dans leur quête électorale, avec un taux d’échec s’élevant à 88,67%. Ce constat alarmant souligne l’ampleur des obstacles auxquels sont confrontées les femmes candidates, mettant en lumière sept facteurs clés explicatifs de cet insuccès. Parmi ces facteurs, on retrouve la mauvaise préparation, les agissements cachés des hommes politiques, les erreurs de casting, le retard socio-politico-économique des femmes, le tribalisme, la fraude électorale, la misogynie et les discriminations basées sur le genre.
La coordonnatrice a.i du CAFCO, Grâce Lula Hamba, a exprimé le besoin urgent de corriger ces injustices en formulant des recommandations cruciales. Elle a appelé le Président de la République à soutenir financièrement les campagnes des femmes candidates défavorisées, le gouvernement à promouvoir l’égalité des sexes, le parlement à voter des lois en faveur de l’épanouissement des femmes, la CENI à renforcer le cadre de concertation genre, les cours et tribunaux à juger avec impartialité, les femmes candidates à renforcer leurs capacités, et les partenaires à soutenir activement les programmes d’accompagnement et de sensibilisation.
En réponse à ce besoin d’action concrète, le CAFCO envisage la création d’une académie dédiée à l’accompagnement des femmes politiques. Cette académie aura pour mission d’offrir des formations, du coaching, des activités de sensibilisation et de mobilisation des électeurs, ainsi que du plaidoyer auprès des instances politiques pour garantir une participation équitable des femmes candidates et électrices.
Il est indéniable que des mesures doivent être prises de manière urgente pour garantir une représentation équilibrée des femmes dans la sphère politique en RDC. La lutte pour l’égalité des genres ne doit pas faiblir, et il est impératif que les autorités et les acteurs de la société civile unissent leurs forces pour créer des espaces inclusifs et équitables pour les femmes engagées en politique.