**Fatshimetrie: Derrière l’image publique**
Le récent départ de Floyd Shivambu en tant que vice-président des Combattants de la Liberté Économique (EFF) a secoué l’arène politique en Afrique du Sud. Cette démission, annoncée après des rumeurs de divergence avec Julius Malema et une prétendue affaire de financement de campagne contestée, soulève des questions sur l’avenir du paysage politique sud-africain.
La formation d’une nouvelle entité politique, le parti uMkhonto weSizwe (MK) dirigé par l’ancien président de l’ANC Jacob Zuma, a été le point culminant de ce départ. Cette alliance entre le MK et l’EFF, au sein d’un groupe de partis en dehors du gouvernement d’unité nationale, a suscité des interrogations sur son impact sur l’équilibre des forces politiques en Afrique du Sud.
L’éclatement de cette alliance, avec le départ de Shivambu vers le MK, pourrait fragiliser davantage le « caucus progressiste » formé par les partis extérieurs au gouvernement d’unité nationale. Cette scission soulève des inquiétudes quant à la capacité de ces partis à fournir une opposition unie et forte face à la coalition entre l’ANC et l’Alliance Démocratique au pouvoir.
La montée en puissance du MK, en particulier après les allégations de participation de Malema et Shivambu dans le scandale de la banque Mutual VBS, pourrait changer la dynamique politique existante. La concurrence pour le même électorat entre l’EFF et le MK, combinée à des accusations potentielles de malversations financières, pourrait entamer la crédibilité et la légitimité de ces partis.
Le leadership du MK, sous la direction de Zuma, soulève également des questions sur la stabilité et la direction future du parti. Avec l’âge avancé de Zuma et l’incertitude entourant sa capacité à mener une campagne politique à l’approche des élections de 2029, le rôle de Shivambu dans ce nouveau contexte politique reste incertain.
Malgré les défis et les tensions internes, cette transition politique pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour une opposition renouvelée et dynamique en Afrique du Sud. Il appartient désormais à ces partis de clarifier leurs positions, de mobiliser efficacement leur base électorale et de mettre en œuvre des politiques cohérentes pour consolider leur légitimité et leur soutien populaires.
En fin de compte, l’avenir du paysage politique sud-africain dépendra de la capacité des partis politiques à surmonter leurs divergences, à construire des alliances solides et à répondre efficacement aux attentes et aux besoins de la population. Le départ de Shivambu et la montée en puissance du MK pourraient marquer le début d’une nouvelle ère politique en Afrique du Sud, à condition que ces partis saisissent l’opportunité de se réinventer et de se renforcer.