Fatshimetrie, 16 août 2024 – Les ruptures de fiançailles sont devenues une réalité de plus en plus prédominante dans la société congolaise. Alors que l’on pourrait considérer ces ruptures comme des événements normaux et courants, elles ont souvent des répercussions importantes sur le plan moral, social, psychologique et même juridique pour les deux personnes impliquées.
À Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, une clinique juridique spécialisée dans le droit de la santé a récemment traité plusieurs cas de ruptures de fiançailles entre les mois de juin et août 2024. Sur une dizaine de cas enregistrés, au moins six ont été portés en justice par des femmes suite à la rupture.
Les femmes accusent souvent leurs partenaires masculins de mensonges et d’hypocrisie, tandis que les hommes estiment que leurs partenaires féminins sont devenues plus matérialistes, mettant ainsi en péril le chemin vers le mariage lors de la période des fiançailles.
Me Charline Asifiwe, responsable de la clinique juridique spécialisée, souligne que les fiançailles ne sont pas une obligation pour contracter un mariage, selon l’article 337 du code civil congolais. Les fiançailles sont considérées comme une simple promesse et n’engagent pas les fiancés à se marier. De plus, aucune inscription dans les registres de l’état civil n’est requise pour les fiançailles.
En cas de rupture des fiançailles, la loi prévoit que les prestations, cadeaux et valeurs échangés doivent être restitués conformément à la coutume, comme stipulé dans l’article 345 du code civil. Cependant, la rupture des fiançailles n’est pas considérée comme un délit, à moins qu’elle ne viole une règle établie.
Me Asifiwe met en garde contre les décisions précipitées prises durant la période des fiançailles, rappelant que celles-ci doivent être réfléchies, mûries et prises en toute liberté, sans pression ni influence extérieure. En effet, bien que la rupture des fiançailles n’ait pas de conséquences juridiques directes, elle peut laisser des remords profonds et des sentiments de déception et de trahison chez les prétendants.
Il est donc primordial d’encadrer et de guider les fiancés tout au long de cette période pour éviter les surprises désagréables. Les fiançailles devraient être considérées comme une étape cruciale dans le processus menant au mariage, nécessitant réflexion, communication et engagement mutuel. En fin de compte, la prudence et la sagesse guideront les couples à travers les turbulences potentielles des fiançailles, les préparant ainsi à un engagement plus solide et harmonieux dans l’avenir.
La reconnaissance de la complexité et des enjeux liés aux ruptures de fiançailles en République démocratique du Congo met en lumière l’importance d’une approche réfléchie et éclairée pour toutes les parties impliquées.