L’épidémie de mpox qui sévit actuellement en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Depuis septembre, une nouvelle souche de mpox, connue sous le nom de Clade Ib, plus dangereuse et plus transmissible que les précédentes formes, s’est propagée en RDC et au-delà. La transmission interhumaine de cette souche représente un défi supplémentaire dans la lutte contre l’épidémie.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la souche Clade Ib provoque des éruptions cutanées sur l’ensemble du corps, contrairement aux souches précédentes qui se limitaient généralement à la bouche, au visage et aux organes génitaux. L’agence sanitaire de l’Union africaine, Africa CDC, a enregistré 14 479 cas confirmés et suspects de la souche et 455 décès en RDC, avec un taux de mortalité d’environ trois pour cent. Cependant, les chercheurs sur le terrain estiment que ce taux de mortalité peut atteindre jusqu’à 10 pour cent chez les enfants.
Le gouvernement congolais a récemment signalé une « augmentation exponentielle » des cas, notamment dans les camps de déplacés autour de Goma, dans le Nord-Kivu. Selon Louis Albert Massing, coordinateur médical de Médecins Sans Frontières en RDC, la densité de population extrême dans cette région crée une situation critique, avec un risque élevé de propagation rapide de la maladie. Les mouvements massifs de population dans la région en proie aux conflits exacerbent ce risque, d’autant plus que la souche Clade Ib a déjà franchi les frontières nationales.
Des cas de mpox ont récemment été signalés en Ouganda, au Burundi, au Rwanda et au Kenya, indiquant une extension de l’épidémie en Afrique de l’Est. Les pays concernés ont confirmé des cas de mpox, sans spécifier la souche. Cette propagation régionale soulève des préoccupations quant à la capacité des systèmes de santé locaux à contenir l’épidémie et à protéger les populations affectées.
Alors que certains pays d’Afrique de l’Ouest ont également signalé des cas de mpox, il est clair que cette maladie demeure une menace sanitaire mondiale. L’OMS a averti que la situation nécessite une attention internationale urgente, avec la possibilité de déclarer une urgence sanitaire mondiale similaire à celle de 2022. Des efforts de coordination entre les gouvernements, les organisations internationales et les acteurs locaux sont essentiels pour contrôler la propagation de la maladie et sauver des vies.
Enfin, il est crucial que des mesures préventives et des programmes de sensibilisation soient mis en œuvre pour informer les populations sur les moyens de se protéger et de limiter la propagation du mpox. La mobilisation collective et la solidarité internationale sont indispensables pour faire face à cette crise sanitaire majeure et pour garantir la santé et le bien-être des communautés touchées.