Fatshimetrie, édition du 30 juillet 2024 – Le 30 juillet 2024 restera gravé dans l’histoire de Kisangani, ville martyre de la République démocratique du Congo, alors que le ministre d’État chargé de la Justice et Garde des Sceaux, Me Constant Mutamba Tungunga, a pris part à une cérémonie exceptionnelle de commémoration des victimes de la cruelle guerre de six jours qui a secoué la région du 5 au 10 juin 2000. Cette visite officielle revêt une importance particulière dans un contexte où les plaies de ce conflit demeurent vives et les cicatrices profondes.
Accompagné d’une délégation de haut rang, comprenant des représentants des instances judiciaires et des fonds de réparation des victimes, le ministre d’État a honoré la mémoire des victimes de ce triste événement. La présence attendue du Chef de l’État et de membres du gouvernement central témoigne de l’importance accordée à cette commémoration, visant à reconnaître le martyre de milliers de personnes, civils pour la plupart, qui ont tragiquement perdu la vie ou ont été blessées lors de ces affrontements douloureux.
Les témoignages poignants rappellent la violence et la barbarie qui ont marqué ces jours sombres de l’histoire de Kisangani. Les chiffres, bien que ne pouvant jamais rendre compte de toute l’ampleur des souffrances, dévoilent l’ampleur de la tragédie : plus de 1000 vies perdues et environ 3000 blessés, des familles brisées, des destins bouleversés à jamais.
La Cour internationale de justice a, par la suite, condamné l’Ouganda pour les violations des droits humains commises sur le sol congolais entre 1998 et 2003, mettant en lumière les atrocités commises à Kisangani et dans d’autres régions de la RDC. La quête de justice et de réparation pour les victimes demeure un enjeu central dans le processus de guérison et de reconstruction de la mémoire collective.
Cependant, cette commémoration survient à un moment où une nouvelle menace pèse sur la région de l’Est de la RDC, avec la résurgence de conflits alimentés par des groupes rebelles, parmi lesquels le M23 et l’Alliance fleuve Congo. Ces acteurs armés, soutenus par des influences extérieures, continuent de semer la terreur, provoquant des déplacements massifs de populations et plongeant la région dans un cycle de violence incontrôlable.
Face à ces défis persistants, il est impératif de se souvenir des leçons du passé et de s’engager résolument pour prévenir de nouvelles tragédies et protéger les populations vulnérables. La commémoration des victimes de la guerre de six jours à Kisangani doit servir de rappel poignant de la nécessité de construire un avenir de paix, de justice et de réconciliation pour toutes les communautés de la RDC. En honorant la mémoire des disparus, en soutenant les survivants et en luttant contre l’impunité, nous contribuons à forger un avenir plus juste et plus humain pour tous les Congolais.