Le combat solitaire de Mohamed Bazoum pour la démocratie au Niger

L’année dernière, le monde a été témoin d’un tournant majeur dans l’histoire du Niger. Mohamed Bazoum, alors président en exercice, a été renversé lors d’un coup d’État militaire orchestré par le général Tiani, qui a pris le contrôle du pays avec le soutien de l’armée. Depuis lors, le régime militaire a consolidé son pouvoir en restreignant les libertés, en suspendant les partis politiques et en réprimant toute forme de dissidence.

Aucun calendrier officiel pour le retour à un gouvernement civil n’a été annoncé, et le Niger s’est éloigné de ses alliés occidentaux, se rapprochant davantage de la Russie, un virage géopolitique significatif.

Depuis le coup d’État, Mohamed Bazoum et son épouse, Hadiza, sont détenus dans la résidence présidentielle, coupés du monde extérieur et ne recevant que des visites régulières de leur médecin. Privé de téléphone et constamment surveillé, Bazoum vit dans un isolement étroitement contrôlé par le régime en place.

Pourtant, malgré ces conditions difficiles, Bazoum refuse de démissionner. Ancien professeur de philosophie, il trouve du réconfort dans la lecture, explorant des œuvres classiques de Shakespeare et Tolstoï à des écrivains contemporains tels que Romain Gary. Il puise également dans des ouvrages politiques, comme « La triomphe des émotions » de Dominique Moïsi.

Même après avoir été affaibli par un épisode de paludisme au printemps, Bazoum reste ferme dans sa résolution de ne pas céder, même face à la récente levée de son immunité présidentielle, ouvrant la voie à un éventuel procès.

Le bras de fer politique au Niger continue, sur fond de tensions et d’incertitudes quant à l’avenir du pays. Alors que le régime militaire se maintient au pouvoir, des voix de l’intérieur et de l’extérieur continuent de plaider pour un retour à l’ordre constitutionnel et la restauration des libertés démocratiques.

Le destin du Niger reste incertain, suspendu entre l’aspiration à la démocratie et le poids d’un régime autoritaire qui s’accroche au pouvoir. Mohamed Bazoum incarne cette lutte, à la fois symbole de résistance et figure contestée au cœur d’une crise politique qui pourrait définir l’avenir du pays pour les années à venir.