La gouvernance cruciale pour assurer le financement durable des forêts de la RDC

La situation critique du financement de la République Démocratique du Congo (RDC) en matière de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts est mise en lumière dans le récent rapport du Fonds national pour la réduction des émissions (FONAREDD).

Le constat est clair : les bailleurs de fonds manifestent une méfiance évidente à l’égard des institutions publiques congolaises en raison des problèmes de corruption qui persistent et entravent la saine gestion des ressources allouées. Ce constat est alarmant car la RDC détient l’une des forêts les plus importantes du monde, essentielle pour la réduction du taux de carbone sur la terre.

Le professeur Jolino Malukisa, chargé de la présentation du rapport, souligne le difficile équilibre entre les attentes du gouvernement congolais et les exigences des bailleurs de fonds. Certes, le pays se considère lésé et en attente de soutien financier pour préserver ses ressources forestières vitales, mais il est également pointé du doigt pour le manque de sériosité dans la gestion de ces fonds.

La question de la gouvernance est centrale dans ce débat. La lutte contre la corruption, la transparence et la redevabilité sont des éléments clés pour garantir une utilisation optimale des ressources allouées et renforcer la confiance des bailleurs de fonds. En effet, une meilleure gouvernance permettrait à la RDC de bénéficier pleinement des financements disponibles et de jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique.

Cependant, les obstacles rencontrés ne se limitent pas à la gestion des fonds. Un conflit de compétences entre le ministère de l’Environnement et Développement Durable et celui des Finances pour le contrôle du comité de pilotage du FONAREDD marque également un blocage supplémentaire dans la mise en œuvre des politiques et programmes visant à protéger les forêts de la RDC.

Il est indiscutable que la RDC possède un potentiel immense pour devenir un acteur majeur dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Cependant, cela ne pourra se concrétiser que par des efforts concertés pour améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption et renforcer la transparence afin d’instaurer un climat de confiance propice à la mobilisation des ressources nécessaires.

En définitive, la préservation des forêts de la RDC et la réduction des émissions de gaz à effet de serre dépendent non seulement des ressources disponibles, mais surtout de la volonté politique et de l’engagement des autorités à mettre en place des mécanismes efficaces de gestion et de contrôle. Seule une gouvernance exemplaire pourra garantir un avenir durable pour les forêts congolaises et contribuer activement à la préservation de notre planète.