La récente réforme du système judiciaire en République démocratique du Congo (RDC) suscite de vives réactions au sein de la société civile et de la classe politique. En effet, le projet d’arrêté interministériel visant à modifier les taux des droits, taxes et redevances à percevoir par le Ministère de la Justice démontre une volonté affirmée du gouvernement de lutter contre les pratiques corrompues et les détournements de fonds qui gangrènent le secteur de la justice dans le pays.
Cette réforme, défendue avec vigueur par le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, vise notamment à remédier à une pratique déviante où certaines parties demanderesses tentent d’obtenir des condamnations financières disproportionnées, souvent en collusion avec des individus malveillants du système judiciaire. En fixant des taux de frais de conciliation plus justes et en renforçant le contrôle des biens saisis et confisqués, le gouvernement cherche à rétablir la transparence et l’équité dans le traitement des affaires judiciaires.
Par ailleurs, l’ultimatum lancé à la Banque centrale du Congo (BCC), aux banques commerciales et à d’autres services publics pour rendre compte de la gestion des biens saisis et confisqués met en lumière la nécessité d’une plus grande collaboration entre les différents acteurs impliqués dans le processus judiciaire. En exigeant la transmission systématique des objets saisis et des rapports y afférents à la commission de gestion des biens saisis et confisqués, le ministre de la Justice espère renforcer les mécanismes de lutte contre les détournements de fonds et le blanchiment d’argent.
Cette initiative fait écho à un récent rapport accablant de la Cour des comptes de la RDC, qui a mis en lumière les failles et les abus dans la gestion des recettes des cours et tribunaux. La corruption, les détournements et les pratiques illégales ont malheureusement trop longtemps sévi au sein du système judiciaire congolais, compromettant la confiance des citoyens envers l’État de droit et l’impartialité de la justice.
En conclusion, la réforme en cours au sein du ministère de la Justice de la RDC marque une étape cruciale dans la lutte contre la corruption et les dérives au sein du système judiciaire. En instaurant des mesures plus strictes de contrôle et de transparence, le gouvernement s’engage à restaurer l’intégrité et l’efficacité de la justice congolaise, pour un meilleur respect des droits et de la légalité dans le pays.