Le débat sur l’autosuffisance alimentaire au Nigeria : une question cruciale selon Adesina

Adesina, ancien ministre de l’Agriculture, a récemment exprimé son inquiétude quant à la politique d’importation alimentaire du gouvernement, lors d’une intervention à l’occasion d’une retraite des primats africains de l’Église anglicane à Abuja.

Il a vivement critiqué le plan du gouvernement, le jugeant « déprimant », et affirmant que le Nigeria devrait produire davantage d’aliments pour stabiliser les prix alimentaires, tout en créant des emplois et en réduisant les dépenses en devises étrangères.

Ce débat intervient suite à l’annonce du Ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, le Sénateur Abubakar Kyari, selon laquelle le gouvernement fédéral suspendrait les droits, tarifs et taxes sur l’importation de blé, de haricots, de riz brun décortiqué et de maïs via les frontières terrestres et maritimes du pays pendant 150 jours.

Cette décision vise à atténuer l’inflation alimentaire causée par la disponibilité et exacerbée par les problèmes d’accessibilité des denrées alimentaires. Cependant, Adesina a remis en question cette approche, soulignant que le Nigeria ne peut pas compter sur l’importation alimentaire pour réguler les prix, ajoutant que le pays doit augmenter sa production alimentaire pour stabiliser les prix, créer des emplois et réduire les dépenses en devises étrangères, ce qui favoriserait également la stabilité du naira.

Selon lui, le Nigeria ne peut pas devenir un pays dépendant des importations alimentaires, et il a mis en garde contre les conséquences négatives que cette politique pourrait avoir sur les efforts déjà déployés et sur les investissements privés dans le secteur agricole du pays. Il a souligné l’importance de la transformation agricole pour lutter contre la pauvreté en Afrique, affirmant que le continent ne pourra pas se débarrasser de la pauvreté sans une agriculture prospère et indépendante.

En conclusion, Adesina a insisté sur le fait que le Nigeria doit retrouver sa fierté en matière d’autosuffisance alimentaire et a exhorté le pays à investir dans son agriculture pour assurer sa sécurité alimentaire et sa stabilité économique à long terme.