Dans un contexte où la lutte contre la corruption reste un défi majeur en République Démocratique du Congo (RDC), l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) a récemment lancé un appel urgent à l’adoption d’une loi spéciale anticorruption. Cette initiative vise à renforcer le cadre législatif existant et à doter les autorités de moyens supplémentaires pour combattre ce fléau qui mine profondément tous les secteurs de la vie publique.
Lors du congrès de l’Ordre national des experts-comptables (Onec) à Kinshasa, Michel Victor Lessay, coordonnateur de l’APLC, a souligné l’importance cruciale de cette nouvelle loi pour réduire drastiquement le taux de corruption dans le pays. Il estime qu’une telle législation pourrait permettre de diminuer la corruption de manière significative d’ici 2026, avec un objectif ambitieux de réduction d’au moins 60%.
En parallèle à cette proposition de loi, l’idée de mettre en place des mesures concrètes telles qu’une loi de protection des lanceurs d’alerte est avancée. Il s’agit là d’un pas essentiel pour encourager les citoyens à dénoncer les actes de corruption en toute sécurité, renforçant ainsi la transparence et la légitimité des actions menées contre ce fléau.
Par ailleurs, le renforcement des capacités des experts-comptables en matière de lutte contre la corruption est une autre pierre angulaire de cette lutte. Il est indispensable de développer des solutions numériques innovantes pour accroître la transparence et d’instaurer des dispositifs d’alertes, de contrôles et d’évaluation pour détecter les pratiques frauduleuses.
La sensibilisation des comptables à l’intégrité et à la bonne gouvernance est également un enjeu crucial dans la lutte contre la corruption. Les professionnels du secteur financier doivent être pleinement conscients de leur rôle dans la préservation de l’éthique et de la légalité des pratiques comptables.
En parallèle des efforts nationaux, des initiatives individuelles telles que le projet de loi de lutte contre la corruption déposé par le député national Pasi Zapamba viennent enrichir le débat et renforcer le cadre juridique existant. Ce projet vise à renforcer les pouvoirs des magistrats pour lutter contre l’enrichissement illicite et la corruption, offrant ainsi de nouvelles perspectives dans la lutte contre ce fléau.
Depuis sa création en 2020, l’APLC a fait état d’un traitement de nombreux dossiers de détournement des deniers publics, de coulage des recettes publiques, de spoliation des immeubles et de fraude fiscale. Ces actions démontrent une réelle volonté de faire face à la corruption et de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions.
En conclusion, la lutte contre la corruption en RDC nécessite une approche globale et cohérente, impliquant tant les autorités nationales que la société civile et les acteurs économiques. Seules des mesures fortes, un cadre juridique solide et une volonté politique inébranlable pourront permettre d’endiguer ce fléau et de garantir un avenir plus juste et transparent pour tous les citoyens congolais.