La salle d’audience était remplie d’une tension palpable alors qu’Odofin, témoin vedette de l’EFCC, prenait la parole lors du procès présumé de fraude de 29 milliards de nairas, mettant en cause Nyako, son fils Abdulaziz et d’autres prévenus. Lors de son témoignage devant le Juge Peter Lifu, Odofin a livré des déclarations percutantes qui ont captivé l’assistance.
Ancien gouverneur d’Adamawa entre janvier 2007 et décembre 2014, Nyako fait face à 37 chefs d’accusation liés au blanchiment d’argent. Les co-accusés, parmi lesquels Zulkifik Abba, Abubakar Aliyu, Blue Opal Limited, Sebore Farms and Extension Limited, Pagoda Fortunes Limited, Tower Assets Management Limited et Crust Energy Limited, ont plaidé non coupables.
Le procès, amorcé le 7 août 2015 sous la houlette du défunt Juge Evoh Chukwu, a été repris par le Juge Okon Abang avant d’être à nouveau transféré au Juge Lifu suite à l’élévation d’Abang à la Cour d’appel. Odofin, en tant que témoin, a révélé des détails croustillants sur les activités des prévenus, les liant à des détournements de fonds colossaux à travers diverses sociétés.
Les révélations d’Odofin ont éclairé l’assistance sur les intrications des sociétés impliquées dans cette affaire de corruption. De Sebore Farms and Extension Limited à Blue Opal Limited, en passant par Tower Assets Management Limited, les liens entre les co-accusés et les sociétés se sont révélés troublants. Avec une maîtrise du sujet impressionnante, Odofin a exposé les connexions financières suspectes entre les prévenus et les entités commerciales concernées.
Lorsqu’il a mentionné la réception d’une pétition en 2011 dénonçant les agissements de Nyako durant son mandat, l’attention dans la salle s’est accrue. Cette pétition, adressée par Alhaji Saheed Umar, détaillait les malversations financières perpétrées par l’ancien gouverneur à travers le programme Special Project Programme Unit (SPPU), mettant en lumière des contrats surfacturés et des détournements massifs de fonds publics.
Le déroulement du procès a semblé captiver l’intérêt de tous les observateurs présents, y compris les avocats de la défense qui n’ont pas opposé de résistance à la présentation des preuves par l’accusation. La fluidité avec laquelle Odofin a exposé les faits et les preuves collectées par l’EFCC a renforcé la crédibilité de son témoignage.
Alors que le procès se poursuit, la lumière est désormais jetée sur les rouages complexes de cette affaire de corruption tentaculaire. Les révélations d’Odofin ont élargi le spectre des accusations portées contre les prévenus, laissant entrevoir l’ampleur des malversations présumées. La justice suivra son cours, éclairée par la clarté des témoignages apportés et la rigueur des investigations menées par les autorités compétentes.
Dans l’attente des prochaines audiences, c’est une affaire à suivre de près, au cœur des enjeux de la lutte contre la corruption et de la quête de transparence dans la gestion des fonds publics. Les révélations d’Odofin ont ouvert une fenêtre sur un monde complexe d’intrigues financières et de manipulations politiques, révélant les dessous d’un système défaillant.