La récente décision du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, de Sécurité, de Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, d’empêcher les gouverneurs du Haut-Katanga et de Kinshasa de présenter leurs programmes respectifs devant les assemblées provinciales a suscité de vives réactions. Cette intervention abrupte soulève des interrogations sur les implications politiques et juridiques qui sous-tendent les nominations des membres des gouvernements provinciaux en République Démocratique du Congo.
Le télégramme signé par Jacquemain Shabani obligeant les gouverneurs à se présenter à son bureau sans délai a créé un imbroglio politique autour des récentes annonces des gouverneurs du Haut-Katanga et de Kinshasa concernant la composition de leurs équipes gouvernementales. Les gouverneurs Kyabula et Bumba ont présenté des listes comprenant un total de 10 ministres et 10 commissaires généraux, une démarche qui pourrait être en contradiction avec la constitution congolaise.
Des experts soulignent que la présence des commissaires généraux au sein des gouvernements provinciaux ne serait pas reconnue par la constitution. Cette controverse révèle ainsi un manque de clarté en ce qui concerne les critères de désignation des membres des gouvernements provinciaux et soulève des questions sur le respect des lois en vigueur dans le pays.
Invoquant le non-respect de la loi en matière de désignation des membres du gouvernement provincial, Jacquemain Shabani a pris une mesure ferme en interdisant aux gouverneurs de présenter leurs programmes devant les assemblées provinciales. Cette décision, bien que motivée par des considérations juridiques, a créé une tension politique et a souligné les divergences d’interprétation quant aux compétences et responsabilités des autorités provinciales.
La réaction des gouverneurs du Haut-Katanga et de Kinshasa, qui se sont abstenus de présenter leurs discours-programmes devant les assemblées provinciales suite à l’injonction du vice-Premier ministre, témoigne de l’importance des enjeux politiques et constitutionnels en jeu. Cette situation délicate met en lumière la nécessité d’une clarification des règles et des procédures entourant la formation des gouvernements provinciaux, afin d’éviter de futures controverses et conflits institutionnels.
En conclusion, la décision de Jacquemain Shabani d’interdire aux gouverneurs du Haut-Katanga et de Kinshasa de présenter leurs programmes devant les assemblées provinciales met en lumière les défis et les tensions liés à la gouvernance provinciale en République Démocratique du Congo. Cette affaire souligne l’importance du respect des lois et des normes constitutionnelles dans la formation des gouvernements provinciaux et appelle à une réflexion approfondie sur les mécanismes de gouvernance et la répartition des responsabilités à l’échelle locale.