Dans un climat de tension et de controverses persistantes, le Professeur Isiaq Akintola, Directeur Exécutif de la MURIC (Muslim Rights Concern), a soulevé des inquiétudes légitimes dans une déclaration faite le lundi 24 juin dernier. Les regards se tournent vers la récente destitution de plusieurs monarques dans l’État de Kano, orchestrée par le Gouverneur, Alhaji Ganduje.
Cette séquence de déchus comprend 15 chefs traditionnels, écartés pour divers motifs. Néanmoins, la MURIC s’inquiète désormais d’une éventuelle destitution du Sultan de Sokoto, considéré comme le chef spirituel de tous les musulmans du Nigeria.
Le Professeur Akintola met ainsi en garde le Gouverneur, soulignant que toute tentative de détrôner le Sultan serait vigoureusement rejetée par la communauté musulmane. La position de Sultan dépasse en effet le cadre traditionnel pour revêtir également une dimension religieuse. En sa qualité de Président Général de la NSCIA (Nigeria Supreme Council for Islamic Affairs), le Sultan possède une autorité spirituelle étendue à l’ensemble du pays.
En évoquant le précédent de la destitution du Sultan Ibrahim Dasuki par le Colonel Yakubu Muazu en 1996, le Professeur Akintola souligne la fragilité de la légitimité des chefs traditionnels au Nigeria. Il met en garde contre les conséquences d’une éventuelle remise en question de l’autorité du Sultan, susceptible de provoquer une réaction radicale de la part des musulmans nigérians.
Face à la situation, le Sénateur Shehu Sani en appelle à la prudence, soulignant que le Sultan de Sokoto jouit d’une respectabilité et d’une influence qui dépassent largement les frontières de l’État de Sokoto. Il met en garde contre toute tentative de reproduire les événements récents survenus dans l’Emirat de Kano au sein du Sultanat de Sokoto.
Cette montée des tensions et des spéculations souligne les enjeux politiques et religieux auxquels le Nigeria est actuellement confronté. La question de la légitimité et de l’autorité des chefs traditionnels revêt une importance cruciale, impactant à la fois la stabilité politique et la cohésion sociale du pays. Il est essentiel que les autorités agissent avec prudence et responsabilité pour préserver l’unité et la paix au sein de la nation nigériane.
Cette affaire met en lumière les défis complexes auxquels le Nigeria est confronté, mêlant traditions, religions et politiques. Elle souligne également l’importance de préserver les institutions historiques et culturelles qui structurent la société nigériane, tout en garantissant le respect des droits et des libertés de tous ses citoyens.
La situation actuelle appelle à un dialogue constructif et à une action concertée pour éviter toute escalade et préserver l’harmonie et la diversité qui font la richesse de la société nigériane.