Le récent revirement de la situation en 2024 autour de la révocation de la loi sur les émirats de Kano et la réintégration de l’Emir Sanusi, constitue un rebondissement majeur dans le paysage politique de l’État de Kano. La décision rendue le jeudi 20 juin par le tribunal, annulant toutes les mesures prises par le gouvernement de l’État de Kano pour abroger la loi sur les émirats, a profondément secoué les fondements du pouvoir en place.
Il est important de rappeler que l’Assemblée de l’État de Kano avait abrogé la loi qui supprimait les quatre émirats de Bichi, Rano, Karaye et Gaya créés par l’ancien gouverneur Abdullahi Ganduje. Le gouverneur Yusuf avait signé et mis en œuvre la loi, ce qui avait entraîné la destitution du 15ème Emir de Kano, Aminu Ado Bayero, et la réintégration de Sanusi, déposé par Ganduje en 2020.
Non satisfait du développement, un éminence grise de l’ancien émirat de Kano, Aminu Babba Danagundi, le Sarkin Dawaki Babba, a contesté la légitimité de l’action du gouvernement de l’État en justice. Soutenu par son avocat, Chikaosolu Ojukwu (SAN), le roi a demandé à la cour de déclarer nulle et non avenue la loi abrogée.
Dans son jugement rendu le jeudi 20, le juge a statué que le gouvernement de Kano et le procureur général de l’État étaient au courant d’une ordonnance rendue virtuellement le 23 mai 2024, mais qu’ils pensaient à tort que « l’ordonnance avait été émise à l’étranger ».
Il a souligné qu’une anarchie règnerait si les ordonnances des tribunaux étaient autorisées à être désobéies sans conséquences, affirmant que tout acte de mépris envers un tribunal est antinomique avec la démocratie. « J’ai écouté l’enregistrement audio du gouverneur, en haoussa et en anglais, après la promulgation de la loi, et je suis convaincu que les défendeurs étaient au courant de l’ordonnance de maintien de l’état actuel en attendant l’audition et la décision des motions sur préavis devant le tribunal.
Ce jugement a eu un impact profond sur le pays et a remis en question l’équilibre des pouvoirs et le respect de l’autorité judiciaire. Il soulève des questions importantes sur la démocratie, l’État de droit et la séparation des pouvoirs. Alors que l’État de Kano se remet de cette décision judiciaire historique, il est clair que ce rebondissement aura des répercussions à long terme sur le pays tout entier, et il sera intéressant de suivre de près les développements à venir.