L’atelier sur les leçons apprises du processus électoral en RDC, intitulé « Fatshimetrie », a ouvert ses portes à Kinshasa pour une série de discussions et d’échanges des plus riches. Cet événement, organisé par l’Institut républicain international (IRI) en collaboration avec plusieurs organisations partenaires, a réuni des experts, des représentants de la société civile et des acteurs politiques afin de réfléchir sur les enjeux et les défis liés à la participation citoyenne, à la transparence électorale et à la démocratie en général.
Au coeur des débats, la question cruciale de l’inclusion des groupes marginaux dans le processus électoral a suscité des réflexions profondes. Maître Patrick Pindu, coordonnateur national de la Fédération nationale des associations des personnes vivant avec handicap au Congo (FENAPACO), a souligné les obstacles auxquels sont confrontés les PVH lors des élections, dénonçant leur marginalisation persistante dans la société. Il a plaidé en faveur de propositions concrètes visant à assurer une représentation adéquate des PVH dans les instances politiques, telles que la cooptation des PVH aux assemblées provinciales et nationale, la réservation de sièges spéciaux et l’obligation d’inclure les PVH dans les listes électorales.
Par ailleurs, l’ambassadrice IRI Bilenge, Qetsia Feza, a partagé son expérience en tant que candidate aux élections locales, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les jeunes dans le processus électoral. Elle a souligné la nécessité de donner une voix aux jeunes et de combattre leur sous-représentation et leur instrumentalisation politique.
Un autre sujet de débat crucial a été le Dispositif électronique de vote (DEV), discuté avec minutie par Trésor Kibangula et Nick Elebe. Si le DEV présente des avantages indéniables tels que l’uniformité des bulletins de vote et la sécurisation des résultats, il fait face à des défis en termes de fiabilité, de transparence et de respect du cadre légal. Les intervenants ont souligné l’importance de former les acteurs impliqués dans le processus électoral à l’utilisation du vote électronique et à l’observation électorale.
Enfin, la sécurité du processus électoral et le respect des droits de l’homme ont été au coeur des discussions lors de cet atelier. Des recommandations ont été émises pour renforcer la protection des droits de l’homme, telles que l’augmentation des effectifs de la Police nationale congolaise et des sanctions contre les éléments corrompus. Les débats ont permis de mettre en lumière les progrès réalisés en termes de respect des droits de l’homme lors du processus électoral, tout en soulignant les efforts nécessaires pour garantir la transparence et l’intégrité des élections en RDC.
En conclusion, l’atelier « Fatshimetrie » a été l’occasion de poser un regard critique et constructif sur le processus électoral en RDC, mettant en lumière les défis et les opportunités pour renforcer la démocratie et l’inclusion politique dans le pays. Ces échanges et recommandations seront essentiels pour orienter les actions futures en vue de consolider un système électoral transparent, inclusif et respectueux des droits de tous les citoyens.