La récente édition de la DRC Mining Week à Lubumbashi a mis en lumière les défis et les enjeux du secteur minier de la République Démocratique du Congo. Alors que les acteurs de l’industrie minière étaient réunis pour discuter de l’avenir de l’exploitation minière dans le pays, l’Observatoire d’Études et d’Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale (OEARSE) a exprimé des préoccupations importantes concernant le respect des obligations environnementales.
Le constat fait par l’OEARSE est alarmant : un an après la publication d’un rapport critique de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), peu de progrès significatifs ont été réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris par les entreprises minières. Seulement 10 % des 93 entreprises évaluées ont fourni les preuves du versement des sûretés financières, 5 % ont transmis les Études d’Impact Environnemental et Social (EIES) et les Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES), et seulement 4 % ont transmis les synthèses de ces documents essentiels. Ces chiffres témoignent d’une situation préoccupante quant à l’engagement des entreprises minières envers le respect de l’environnement et de la société.
L’OEARSE souligne également l’absence de nombreuses synthèses des EIES, PGES et Plans d’Actions de Réinstallation (PAR) sur les sites web des entreprises minières, en violation des dispositions du code minier en vigueur. Ce manque de transparence et de communication met en doute la conformité et l’existence même de ces documents cruciaux pour garantir des pratiques minières responsables.
Freddy Kasongo, Secrétaire Exécutif de l’OEARSE, condamne fermement cette inertie et souligne que le silence des autorités chargées de l’instruction environnementale peut être interprété comme une complicité tacite avec les entreprises défaillantes. La nécessité d’une plus grande surveillance et d’une application rigoureuse des règles environnementales se fait donc plus pressante que jamais.
Dans le contexte actuel de la semaine minière, placée sous le thème de la « priorité aux opérations minières durables et à la transformation locale en RDC », il est urgent que les autorités gouvernementales et les leaders de l’industrie minière se mobilisent pour garantir un développement minier responsable et respectueux de l’environnement. Les discussions en cours doivent aller au-delà des discours et des promesses pour se traduire concrètement dans des actions effectives et mesurables.
La question de l’exploitation minière en RDC ne peut plus être traitée avec légèreté. Les enjeux environnementaux et socio-économiques sont trop importants pour être négligés. Il est temps que toutes les parties prenantes du secteur minier s’engagent réellement pour un avenir minier durable et éthique en République Démocratique du Congo.