L’épineuse question des grossesses précoces et non désirées demeure un défi crucial en Afrique du Sud, affectant de manière significative la santé, l’éducation et les perspectives socio-économiques des filles. Il est essentiel de reconnaître l’urgence de rompre le cycle de la grossesse adolescente, car de trop nombreux enfants se retrouvent à devoir s’occuper d’un enfant alors qu’ils sont encore eux-mêmes des enfants.
Dans le cadre d’un Forum de Réflexion Critique organisé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en partenariat avec l’Ambassade de France en Afrique du Sud, au Lesotho et au Malawi, et le Mail & Guardian, divers intervenants ont souligné l’importance d’équiper les jeunes individus de compétences et de les autonomiser pour qu’ils puissent prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle et reproductive.
Nelson Muffuh, Coordinateur Résident des Nations Unies, a souligné dans son discours d’ouverture l’importance d’investir dans l’éducation, la formation professionnelle et l’éducation à la sexualité complète pour renforcer les perspectives d’avenir des adolescents, réduire leur vulnérabilité aux grossesses précoces et promouvoir leur bien-être et leur autonomisation globale. De même, Cecelia Kok, Attachée pour la Coopération et le Développement à l’Ambassade de France en Afrique du Sud, au Lesotho et au Malawi, a mis en lumière les répercussions durables de devenir mère en étant encore soi-même une enfant, soulignant les conséquences néfastes sur l’éducation, les perspectives économiques et la santé physique et mentale des jeunes mères, ainsi que sur leurs enfants.
Les confinements et les perturbations des services de santé en 2020 et 2021 ont gravement entravé l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive, tandis que les fermetures d’écoles ont réduit l’accès à l’information et à des environnements favorables. La pression économique causée par la pandémie a également accentué les vulnérabilités existantes chez les jeunes, les rendant plus susceptibles d’adopter des comportements à risque.
Une étude commandée par l’Ambassade de France en Afrique du Sud, au Lesotho et au Malawi et menée par Southern Hemisphere a confirmé que les défis liés aux grossesses précoces et non désirées sont multidimensionnels, nécessitant des approches multifacettes pour les résoudre. Les résultats soulignent la nécessité de renforcer les programmes ciblant les causes des grossesses chez les enfants et les adolescents, tels que les conditions macroéconomiques prévalentes, la pauvreté et le chômage, ainsi que l’importance de fournir un accès adéquat aux contraceptifs, un soutien psychosocial suffisant, et des programmes visant à contrer les normes sociales dangereuses.
En fin de compte, briser le cycle des grossesses précoces nécessite une approche à plusieurs niveaux impliquant diverses interventions politiques dans différents secteurs. Il est impératif de sensibiliser à l’importance de responsabiliser également les garçons dans la prévention des grossesses précoces, et de mettre en place des politiques favorisant l’autonomisation des jeunes et l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité. En travaillant ensemble, gouvernements, organisations et communautés peuvent contribuer à créer un environnement favorable à l’épanouissement de la jeunesse et à briser le cycle de la grossesse adolescente en Afrique du Sud.