**Soudan : À la recherche de vérité face aux atrocités des Forces de Soutien Rapide**
Depuis l’attaque perpétrée dimanche par les redoutables Forces de Soutien Rapide, la quête de justice et de vérité s’intensifie au Soudan. Le Procureur en chef de la Cour pénale internationale a lancé un appel urgent afin de recueillir toute information et preuve des atrocités commises au Soudan, révélant une attaque organisée et systématique contre la dignité humaine.
La vidéo diffusée par le Procureur Karim Khan après l’assaut ayant contraint la fermeture d’un hôpital majeur dans la région de Darfour occidental a ravivé l’indignation mondiale. Les Forces de Soutien Rapide ont ouvert le feu et pillé l’hôpital à al-Fasher, selon le rapport de l’organisation Médecins Sans Frontières.
Cette attaque survient dans un contexte où les Forces de Soutien Rapide, en lutte contre l’armée soudanaise depuis un an, ont intensifié leur offensive pour prendre le contrôle de la ville, dernier bastion militaire de la région étendue du Darfour. Plus de 120 personnes ont perdu la vie au cours des deux dernières semaines de combats à al-Fasher.
Le Procureur Khan a souligné que les événements tragiques au Darfour ouest en 2023 figuraient parmi les priorités majeures de l’enquête en cours. Il s’est dit extrêmement préoccupé par les allégations de crimes internationaux généralisés commis à al-Fasher et dans les zones environnantes.
Le conflit au Soudan, débuté en avril de l’année précédente, a déjà causé la mort de plus de 14 000 personnes et blessé des milliers d’autres, plongeant la population dans une crise humanitaire sans précédent. L’Agence des Nations Unies pour l’alimentation a averti que la région du Darfour et d’autres zones du Soudan risquent de sombrer dans une famine généralisée et entraîner des morts massives si l’aide humanitaire n’est pas autorisée.
La guerre a également provoqué la plus grande crise de déplacement au monde, avec plus de 10 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer, dont plus de 2 millions ayant franchi les frontières vers les pays voisins, a déclaré l’Agence de migration des Nations Unies.
Le Procureur Khan a insisté sur la nécessité d’une enquête urgente au Soudan, soulignant que les preuves actuelles semblent confirmer des allégations crédibles et récurrentes d’attaques contre la population civile, notamment contre les camps de personnes déplacées internes. Il a également souligné l’utilisation répandue et systématique du viol et d’autres formes de violence sexuelle, ainsi que des bombardements de zones civiles et du pillage d’établissements de santé.
Alors que la Cour pénale internationale enquête depuis longtemps sur les atrocités commises au Soudan, remontant à un conflit précédent dévastateur au Darfour, le Procureur a rappelé l’urgence d’agir pour empêcher que l’histoire ne se répète une fois de plus dans cette région meurtrie.
À l’heure où la recherche de vérité et de justice s’intensifie, le monde a les yeux tournés vers le Soudan, dans l’espoir que la lumière surgira des ténèbres des atrocités commises par les Forces de Soutien Rapide, afin que les responsables répondent de leurs actes devant la justice internationale.