Au cœur de l’écosystème médiatique en République Démocratique du Congo, un phénomène préoccupant émerge : la désinformation, un fléau qui peut sérieusement compromettre la construction d’une société démocratique et informée. Une récente étude menée par le Centre de recherche en sciences de l’information et de la communication (LARISCOM) met en lumière les facteurs, les acteurs et les pratiques liés à ce problème majeur.
L’analyse approfondie de 155 groupes WhatsApp durant la période électorale de 2023 révèle l’ampleur de la désinformation qui circule sur ces plateformes de discussion. Dans un pays où les repères informationnels peuvent parfois faire défaut, il devient impératif de replacer le journalisme au cœur du dispositif de l’information. C’est ce que soulignent avec conviction Patient Ligodi et le professeur Pierre N’Sana, deux figures majeures ayant contribué à cette étude.
Pour Patient Ligodi, journaliste et dirigeant du groupe Next Corp, le journalisme socialement significatif doit retrouver sa place centrale pour contrer la désinformation, qu’il qualifie de danger social. Il insiste sur la nécessité pour les médias de jouer leur rôle de repères et de garants de l’information fiable au sein d’une société en proie aux rumeurs et aux fausses nouvelles.
De son côté, le professeur Pierre N’Sana appelle à une vigilance collective de la part de chaque consommateur d’information. Face à un paysage médiatique où la désinformation prolifère de manière toxique, il est primordial de vérifier systématiquement les sources et de ne pas céder aux manipulations. Il souligne l’urgence d’une prise de conscience individuelle et collective pour contrer ce phénomène et favoriser le développement d’une société d’information authentique.
Les recommandations émises dans le cadre de cette étude sont claires et fondamentales pour combattre la désinformation. Renforcer les capacités des médias, développer des programmes de formation pour les journalistes, sensibiliser le public aux enjeux de la désinformation et favoriser des collaborations stratégiques sont des axes essentiels sur lesquels il convient de travailler pour ériger une société informée et résiliente.
Ainsi, la lutte contre la désinformation en RDC ne saurait être l’affaire de quelques-uns, mais bien de tous les acteurs de la sphère médiatique et de la société civile. En se dotant des outils nécessaires, en renforçant les synergies et en gardant à l’esprit l’importance cruciale du journalisme de qualité, il est possible de contrer efficacement la propagation de fausses informations et de bâtir un avenir médiatique plus juste et transparent pour tous les citoyens.