Fatshimetrie : à la découverte des déplacés internes victimes du conflit Kamuina Nsapu au Kasaï-Oriental
Au coeur des terres tourmentées du Kasaï-Oriental, se dessine un paysage de souffrance et de résilience, marqué par le douloureux conflit Kamuina Nsapu. Le Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité (FONAREV) vient de révéler une réalité déchirante : l’existence de seize sites abritant des déplacés internes, fuyant les horreurs de ce conflit ravageur.
Lors d’une mission d’exploration empreinte d’empathie et d’engagement, la FONAREV a plongé au coeur de six de ces sites, à la recherche de la vérité et de l’humanité bafouée. Fifi Kandolo, cheffe de division chargée des partenariats et écosystèmes au FONAREV, a été le témoin direct de la détresse qui habite ces âmes meurtries. Dans des conditions de vie précaires et indécentes, ces déplacés portent les stigmates d’une violence insoutenable et d’une perte incommensurable.
Certains ont tout perdu, leurs foyers, leurs possessions, leurs rêves. Ils aspirent à une main tendue, à une lueur d’espoir dans l’obscurité de l’oubli. Des voix se lèvent, criant silencieusement leur besoin urgent de renaissance, de reconstruction. Des regards éteints implorent la clémence des cieux, espérant un avenir plus digne, plus humain.
Parmi eux, des victimes de viols atroces, des blessés de guerre en quête de soins compatissants, des âmes meurtries mais indomptables, cherchent désespérément une bouffée de justice et de réparation. Le Kasaï-Oriental, théâtre de ces exactions impensables, a saigné sous le poids de la violence et de la terreur.
Les origines du conflit Kamuina Nsapu, enfanté dans les entrailles tumultueuses du Kasaï-Central en 2016, ont embrasé l’ensemble du Grand-Kasaï, semant la désolation et la peur. Le territoire de Dibaya, berceau de cette tragédie moderne, a vu naître une spirale infernale de violence, de méfiance et de deuil.
Aujourd’hui, alors que les cicatrices restent béantes et les plaies encore vives, il est temps que la lumière de la compassion et de la solidarité éclairent ces chemins sombres et tortueux. La voix des déplacés, des victimes, des oubliés, résonne comme un cri d’espoir dans un monde en quête de sens et de rédemption.
Le FONAREV, témoin de cette tragédie humaine, s’engage à être le relais de ces voix silencieuses, à porter haut et fort la cause des vulnérables, des oubliés de l’histoire, des héros invisibles de notre temps. Car c’est dans ces gestes de solidarité, dans ces actes de réparation, que se tisse le fil ténu mais solide de l’humanité retrouvée.
Le Kasaï-Oriental, terre de souffrances mais aussi de résilience, nous rappelle, à nous tous, qu’au-delà des horreurs et des tourments, brille toujours l’espoir d’un lendemain plus lumineux, plus juste. Il est temps d’écouter, d’agir, de tendre la main aux oubliés de notre monde, pour que demain soit un jour meilleur, où la dignité et la fraternité seront les pierres angulaires d’une société enfin réconciliée avec elle-même.