Fatshimetrie
Le conflit qui sévit au Moyen-Orient depuis huit mois déjà a pris un tournant décisif avec la prise par l’armée israélienne de l’axe stratégique le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte. Cette avancée vise à couper les tunnels de contrebande utilisés par le groupe militant du Hamas, dans le cadre d’une guerre qui semble ne pas connaître de fin.
La prise de contrôle du corridor de Philadelphie par Israël pourrait compliquer les relations avec l’Égypte, qui a émis des critiques concernant l’avancée israélienne vers sa frontière. Israël affirme que le corridor est truffé de tunnels ayant acheminé des armes et autres marchandises pour le Hamas, malgré un blocus imposé depuis des années par Israël et l’Égypte.
Par ailleurs, Israël intensifie son incursion dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, où des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge face aux combats. La violence qui s’intensifie depuis quelques jours a déjà causé la mort de plusieurs Palestiniens. L’armée a déployé une cinquième brigade, forte de plusieurs milliers de soldats, pour appuyer les troupes déjà présentes dans la ville.
L’Égypte considère que tout renforcement de troupes dans cette zone frontalière stratégique constituerait une violation de l’accord de paix conclu entre les deux pays en 1979. Le pays a déjà exprimé son mécontentement à propos de la prise de contrôle par Israël du poste-frontière de Rafah, le seul point de passage entre Gaza et l’Égypte.
Selon le porte-parole des forces armées israéliennes, le corridor de Philadelphie servait de « ligne respiratoire » au Hamas, qui y faisait régulièrement passer des armes dans la bande de Gaza. Une vingtaine de tunnels, dont certains inconnus d’Israël, ont été découverts, ainsi que 82 points d’accès à ces tunnels. Il est toutefois difficile de savoir si les tunnels étaient actuellement en fonction.
Cette prise de contrôle s’inscrit dans une zone démilitarisée plus large qui longe toute la frontière entre Israël et l’Égypte. En vertu de l’accord de paix, chaque partie n’est autorisée à déployer qu’un faible nombre de soldats ou de gardes-frontières dans la zone, mais ce nombre peut être modifié par accord mutuel. Au moment de la conclusion de l’accord, les troupes israéliennes contrôlaient Gaza, avant de se retirer en 2005.
Alors que les opérations militaires se poursuivent, la situation reste tendue. La prise du corridor de Philadelphie par Israël est une étape supplémentaire dans l’opération menée à Rafah, avec pour objectif de mettre la pression sur le Hamas dans la ville.
Le conflit actuel s’inscrit dans un contexte plus large de violences qui semblent ne pas prendre fin. Que réserve l’avenir pour Gaza et le rôle qu’Israël y jouera-t-il ? La déclaration d’un conseiller en sécurité nationale israélien selon laquelle la guerre pourrait durer jusqu’à la fin de l’année soulève de nouvelles questions sur cette crise qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes et a profondément isolé Israël sur la scène internationale, menaçant même de déclencher un conflit régional.
Il est évident que la région est plongée dans une période critique. L’intensification des combats et la prise de contrôle de la frontière avec l’Égypte par Israël laisse présager une longue période d’incertitude et de violence. Alors que les acteurs internationaux tentent de trouver des solutions, il est crucial de garder un œil attentif sur l’évolution de la situation et d’œuvrer en faveur d’une paix durable dans la région.