Fatshimetrie : Un plaidoyer pour la santé menstruelle en RDC
La journée internationale de l’hygiène menstruelle, célébrée le 28 mai 2024, a été l’occasion pour les jeunes femmes leaders du réseau africain des femmes en République Démocratique du Congo (AWLN-RDC) de lancer un appel vibrant à l’attention du gouvernement pour réglementer la santé menstruelle dans le pays. Sous le thème « Un monde respectueux des règles », ces jeunes activistes ont mis en lumière les défis auxquels sont confrontées les femmes congolaises en matière d’hygiène menstruelle.
Il est indéniable que l’accès limité aux produits d’hygiène menstruelle, les installations sanitaires inadéquates, les tabous culturels ainsi que les stéréotypes liés aux règles constituent des obstacles majeurs à la santé menstruelle en RDC. C’est pourquoi il est urgent pour le gouvernement de réglementer cette question afin de garantir à toutes les femmes un accès gratuit et digne à des installations sanitaires adaptées, ainsi qu’à des protections menstruelles saines et écologiques, à un coût abordable.
Les jeunes leaders de l’AWLN-RDC ont formulé des recommandations claires en faveur de la réglementation de la santé menstruelle. Ils appellent le gouvernement à inclusion des produits d’hygiène menstruelle dans la liste des biens de première nécessité, à imposer la mention du contenu des informations sur les emballages des produits d’hygiène, à mettre en place des zones de distribution gratuites de ces produits dans les établissements scolaires et les camps de déplacés, à sensibiliser davantage la population sur ces enjeux et à promouvoir la production de produits d’hygiène menstruelle sains et biodégradables.
Mais ce plaidoyer ne s’adresse pas uniquement au gouvernement. Les jeunes leaders appellent également la société civile à se mobiliser en faveur de la santé menstruelle, à soutenir les efforts des autorités dans la sensibilisation des communautés pour briser les tabous et les mythes entourant les règles. Ils lancent également un appel aux partenaires techniques et financiers pour qu’ils soutiennent les initiatives visant à promouvoir la santé menstruelle des femmes et des filles en RDC, et à intégrer ces actions parmi leurs priorités de financement.
La journée du 28 mai est bien plus qu’une simple célébration. C’est un appel à l’action, une opportunité de sensibiliser l’opinion sur l’importance de l’hygiène menstruelle, et les implications sociales, culturelles et économiques qui en découlent. En effet, une mauvaise gestion de l’hygiène menstruelle a des conséquences sur la santé et le bien-être des femmes, mais aussi sur leur autonomie et leur accès à l’éducation et à l’emploi.
Des chiffres alarmants soulignent l’urgence d’agir. Selon une étude de l’UNICEF réalisée en 2021, seulement 43% des femmes et des filles en RDC ont accès à des installations hygiéniques menstruelles adéquates. Ces données mettent en lumière la nécessité de renforcer les efforts en faveur de la santé menstruelle dans le pays.
En conclusion, le plaidoyer des jeunes femmes leaders de l’AWLN-RDC pour la réglementation de la santé menstruelle en RDC est un appel pressant à l’action. Il est temps de briser les tabous, de promouvoir l’accès à des produits d’hygiène menstruelle de qualité, et de garantir à toutes les femmes et les filles de RDC le droit à une hygiène menstruelle digne et respectueuse. La santé menstruelle est un enjeu crucial pour l’autonomisation des femmes, et il est de la responsabilité de chacun d’entre nous de soutenir cette cause et d’œuvrer ensemble pour un monde respectueux des règles.