La révolte des travailleurs de Mbandaka pour leurs salaires impayés

Les rues de Mbandaka résonnent des cris de colère et de désespoir des agents et fonctionnaires des territoires de Bikoro, Bolomba et Ingenga. Une agitation monte, une contestation légitime, une volonté farouche de réclamer leurs droits bafoués. Devant les locaux de Caritas Congo à Mbandaka-Bikoro, les pneus brûlent, symbole de la frustration qui consume ces travailleurs délaissés.

Pour ces hommes et femmes, trois mois de salaires impayés (février, mars et avril 2024) représentent bien plus qu’une simple privation financière. C’est le reflet de conditions de vie de plus en plus précaires, d’un quotidien qui devient insoutenable. Ils crient leur détresse, leur besoin urgent de percevoir ce qui leur est dû.

Dans ce bras de fer social, les regards se tournent vers les autorités nationales, en particulier vers le chef de l’État. C’est à lui que ces manifestants font appel, le chargeant d’une responsabilité qui ne saurait être éludée. Ils réclament justice, équité, dignité dans le traitement de leur labeur, dans la reconnaissance de leur travail.

Du côté de Caritas Congo, les explications fusent, la défense s’organise. Le coordinateur local, l’abbé Louis Iyeli, se veut rassurant, affirmant que les salaires de février ont été versés et que les suivants suivront. Une demande de patience est lancée aux concernés, une supplique face à l’urgence de la situation.

Caritas Congo ASBL, bras financier de l’Église catholique en République démocratique du Congo, est au cœur de cette tourmente sociale. Une question de paiement qui dépasse la simple gestion financière pour toucher à l’humanité, à la dignité des travailleurs qui réclament ce qui leur revient de droit.

Au-delà de cette manifestation, c’est toute une société qui est interpellée. La précarité qui frappe ces agents et fonctionnaires est le symptôme d’un mal plus profond, celui d’une gouvernance défaillante, d’une indifférence qui gangrène les structures étatiques. Il est temps de prendre conscience, d’agir, de redonner espoir à ceux qui œuvrent pour le bien commun.

En cette période d’incertitude, de doutes et de tourments, la voix de ces manifestants résonne comme un appel à la solidarité, à la justice sociale, à l’humanité tout simplement. Leur lutte est celle de tous ceux qui refusent l’injustice, qui exigent le respect de leurs droits, qui aspirent à vivre dignement dans un monde plus juste et équitable.