Fatshimetrie : Les défis de la ration alimentaire pour les déplacés internes du Nord-Kivu
Dans un contexte marqué par les déplacements massifs de populations dans la région du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, les défis liés à l’alimentation des déplacés internes demeurent préoccupants. Les camps disséminés dans et autour de la ville de Goma accueillent des milliers de personnes contraintes de fuir les violences et les conflits armés dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Parmi les principales préoccupations des déplacés figurent l’amélioration de leur ration alimentaire et l’adaptation des distributions aux habitudes alimentaires locales.
Avant leur déplacement, ces populations étaient autonomes dans leurs villages, cultivant et se nourrissant de produits locaux tels que les pommes de terre, les haricots, la viande et le poisson. Cependant, la vie en camp a bouleversé leurs modes de subsistance, les rendant dépendants de l’aide humanitaire pour assurer leur survie. Les distributions mensuelles de vivres fournies actuellement ne semblent plus suffire à répondre aux besoins nutritionnels et aux préférences alimentaires des déplacés.
Parmi les principales critiques émises par les bénéficiaires figurent la discontinuité des distributions, certains déplacés signalant une cessation des distributions de vivres depuis environ deux mois. De plus, la composition des rations alimentaires fournies ne correspond pas toujours aux habitudes culinaires locales, certains déplacés faisant état d’une prédominance de produits tels que la farine de froment, peu courante dans leur alimentation traditionnelle.
Un autre point soulevé par les déplacés concerne le montant alloué par ménage pour l’achat de denrées alimentaires complémentaires. Avec une ration quotidienne équivalant à seulement 1 200 francs congolais par personne, beaucoup jugent ce montant insuffisant pour subvenir à leurs besoins de base. Certains déplacés sont ainsi contraints de revendre une partie de leurs vivres pour obtenir des fonds supplémentaires et acheter des aliments plus adaptés à leurs besoins nutritionnels.
Face à ces enjeux, il est crucial que les organisations humanitaires et les autorités locales travaillent de concert pour améliorer la qualité et la pertinence des distributions alimentaires aux déplacés internes du Nord-Kivu. Il est nécessaire de prendre en compte les spécificités culturelles et alimentaires des populations déplacées afin de garantir une assistance alimentaire adéquate et respectueuse de leurs besoins. En favorisant la diversification des produits distribués et en ajustant les allocations financières, il est possible d’améliorer significativement la qualité de vie des déplacés et de contribuer à leur autonomie alimentaire à long terme.
En conclusion, la question de la ration alimentaire pour les déplacés internes du Nord-Kivu demeure un défi majeur à relever. En garantissant un accès adéquat à une alimentation variée et équilibrée, les acteurs humanitaires peuvent jouer un rôle crucial dans la protection et le bien-être des populations déplacées. Il est impératif de placer la dignité et le respect des traditions culinaires au cœur des actions humanitaires, afin de répondre de manière effective aux besoins alimentaires des plus vulnérables.