Dans le cadre d’une étude approfondie sur la gouvernance budgétaire au sein de l’Assemblée nationale congolaise, une enquête citoyenne intitulée « Le Biface du parlement congolais – Un contrôleur à contrôler » a été menée par le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL). Les résultats de cette investigation révèlent des pratiques douteuses et des allégations de détournement de fonds qui soulèvent des préoccupations majeures quant à la transparence et à l’intégrité financière au sein de l’institution parlementaire.
Selon le rapport du CREFDL, qui s’appuie sur l’analyse de 500 documents budgétaires et des entrevues avec des acteurs politiques et des agents de l’administration publique, l’Assemblée nationale fait face à des défis majeurs en matière de gestion des finances publiques. L’enrichissement illicite de certains membres des partis politiques au pouvoir, occupant des postes clés au sein des organes de décision parlementaires, semble primer sur l’intérêt général et le devoir de reddition de comptes.
Ce constat alarmant met en lumière le rôle crucial du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, dans la survenue de ces irrégularités. Accusé de bloquer le processus de nomination du bureau permanent de l’Assemblée et d’entraver la formation du gouvernement, Mboso est pointé du doigt comme étant responsable des dépenses contestables faites au sein de l’institution parlementaire. En effet, le rapport indique que des montants exorbitants ont été alloués à l’acquisition de véhicules terrestres, dépassant largement les prévisions initiales et soulevant des questionnements sur la légitimité et la transparence de ces transactions.
Par ailleurs, les investigations du CREFDL ont également relevé des lacunes dans le processus d’acquisition des véhicules, notamment l’absence de publication des appels d’offres et des décisions d’attribution des marchés, en violation des lois régissant les marchés publics. De même, la construction de nouveaux bâtiments destinés à abriter certains services administratifs soulève des inquiétudes quant à la gestion des ressources et à l’efficacité des investissements réalisés par l’Assemblée.
Face à ces révélations troublantes, il devient impératif pour les autorités compétentes de prendre des mesures correctives urgentes afin de rétablir la confiance des citoyens dans l’intégrité de l’Assemblée nationale et de garantir une gestion saine et transparente des finances publiques. La redevabilité et la responsabilité doivent être au cœur des actions entreprises pour que la gouvernance budgétaire soit véritablement au service de l’intérêt général et du développement durable du pays.