Valorisation du patrimoine africain : un nouvel élan pour la préservation et la reconnaissance

**Fatshimetrie**

Depuis sa création en 1972, l’Unesco s’est engagée à préserver et à mettre en valeur le patrimoine mondial. Chaque année, le monde entier célèbre la journée du patrimoine mondial africain le 5 mai, afin de sensibiliser à l’importance de protéger les richesses culturelles et naturelles du continent. Cependant, malgré ces efforts, l’Afrique reste largement sous-représentée dans la liste des sites inscrits au Patrimoine mondial, avec seulement 148 sites sur les 1 199 répertoriés.

Lazare Eloundou Assomo, le directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, est déterminé à changer cette réalité. En tant que premier Africain à occuper ce poste, il s’est fixé pour mission de valoriser le patrimoine africain et d’aider les pays du continent à inscrire davantage de sites sur la liste du Patrimoine mondial.

En 2023, cinq nouveaux sites africains ont été ajoutés à la liste, dont deux pour le Rwanda, démontrant aux Africains qu’il est possible de voir leur patrimoine reconnu à l’échelle mondiale. Cette reconnaissance est non seulement un symbole de fierté nationale, mais elle contribue également au développement du tourisme et à la préservation des sites.

Malgré les progrès réalisés, des défis subsistent. La question de la représentativité de l’Afrique dans la liste du Patrimoine mondial est au cœur des débats. Certains plaident pour l’établissement d’un pourcentage spécifique pour l’Afrique, garantissant une meilleure visibilité et une juste reconnaissance de son patrimoine. Cependant, Lazare Eloundou Assomo estime que la priorité doit être donnée à l’accompagnement des pays africains dans l’identification et la préservation de leurs sites, plutôt qu’à des quotas arbitraires.

Le patrimoine africain, riche et diversifié, ne se limite pas aux monuments monumentaux. Il s’exprime à travers des forêts sacrées, des villages greniers, ou encore l’architecture en terre, témoignant de la longue histoire et des traditions des peuples du continent. Ces sites ont une signification profonde sur le plan social, culturel et spirituel, et méritent d’être préservés pour les générations futures.

Malheureusement, de nombreux sites en Afrique sont en péril, en raison des conflits armés, de la négligence ou des catastrophes naturelles. L’Unesco s’est fixé pour objectif ambitieux de sauver la moitié de ces sites d’ici 2029, une tâche colossale mais nécessaire pour protéger le patrimoine mondial. Des exemples tels que la restauration des tombes des rois du Buganda en Ouganda offrent un espoir quant à la possibilité de sauver ces trésors culturels.

En fin de compte, la préservation du patrimoine mondial est une responsabilité collective, qui dépasse les frontières nationales. L’Unesco, à travers son engagement en faveur du patrimoine mondial africain, œuvre pour assurer la pérennité des sites exceptionnels du continent et pour promouvoir la diversité culturelle et la solidarité internationale. En valorisant et en protégeant le patrimoine africain, nous contribuons à préserver l’histoire, l’identité et la beauté de ce continent unique.