Dans une scène captivante qui a eu lieu devant la haute cour de Johannesburg le 11 avril 2024, l’ancien président Jacob Zuma s’est adressé aux membres du parti uMkhonto weSizwe (MK), suscitant des discussions et des débats politiques intenses.
L’actualité a récemment été secouée par une demande de la Commission électorale d’Afrique du Sud (CE SA) à la Cour constitutionnelle de traiter de toute urgence la question de la présence de Jacob Zuma sur la liste des candidats aux élections parlementaires. La CE SA a affirmé qu’il y aurait un risque substantiel de résultat électoral contesté si Zuma était autorisé à se présenter.
Dans un affidavit soumis à la Cour suprême, les avocats de la CE SA ont souligné que la candidature de Zuma aux élections minerait les fondements de l’ordre constitutionnel et de l’État de droit. Ils ont plaidé que la justice exigeait incontestablement que la Cour décide de cette affaire dès maintenant, et non après les élections.
La Cour électorale avait initialement statué en faveur de Zuma lorsqu’il a contesté son exclusion de la liste nationale du parti MK par la CE SA. La Commission électorale avait fondé son rejet de la candidature de Zuma sur sa condamnation et son emprisonnement par la Cour constitutionnelle pour outrage en 2021. Selon la Constitution, une personne condamnée à plus de 12 mois de prison sans l’option d’une amende est disqualifiée pour se présenter à l’Assemblée nationale.
Dans ses dernières observations, la CE SA a soutenu qu’il était dans l’intérêt de la justice d’autoriser un recours en appel direct devant la Cour constitutionnelle contre la décision de la Cour électorale. Elle a estimé que le jugement de la Cour électorale était erroné et que les trois juges qui l’avaient rendu avaient commis de sérieuses erreurs dans leur interprétation de la Constitution, une erreur qui devait être corrigée de toute urgence.
La CE SA a également souligné l’urgence de la situation, insistant sur le fait que les électeurs devaient savoir si Zuma était éligible avant d’aller voter. Elle a souligné qu’un appel à la Cour suprême d’appel ne serait pas possible avant les élections ni même avant la date limite suggérée par le parti MK et M. Zuma de mi-juin 2024.
Au cœur de l’appel du parti MK devant la Cour électorale se trouvait l’argument selon lequel la peine de 15 mois infligée à Zuma en 2021 était, au final, inférieure à 12 mois en raison d’une remise générale accordée par le président Cyril Ramaphosa en août de la même année.
La CE SA a contesté cette assertion, expliquant que la remise de peine n’annulait pas la nature de la condamnation. Le mandat d’incarcération de la Cour constitutionnelle enjoignait le département des services correctionnels de « recevoir » M. Zuma « en détention » et de le « traiter conformément aux lois relatives aux prisons », car il avait été « reconnu coupable… du crime de mépris du tribunal ».
En conclusion, l’affaire entourant la candidature de Jacob Zuma aux élections parlementaires a suscité un débat intense sur le respect de l’État de droit, la Constitution et les principes électoraux. L’issue de cette affaire aura sans aucun doute un impact significatif sur le paysage politique de l’Afrique du Sud et souligne l’importance de la justice et de la transparence dans le processus démocratique.