Les Otages Ukrainiens : Un Cauchemar sans Fin

Fatshimetrie CNN —

Dans un petit village ukrainien près de Kyiv, la famille Khyliuk vit dans l’angoisse depuis plus de deux ans. Leur fils, Dmytro Khyliuk, surnommé Dima, a été emmené par les troupes russes lors de l’occupation de leur village de Kozarovychi. Depuis sa détention en mars 2022, ils n’ont reçu qu’un bref mot écrit à la hâte de la part de Dima, confirmant qu’il est en vie mais laissant ses proches dans l’incertitude.

Ce tragique événement n’est malheureusement pas isolé en Ukraine. Des milliers de civils ont été arrêtés par la Russie et détenus de manière arbitraire, sans aucune inculpation ni procès. Officiellement, le gouvernement ukrainien a confirmé environ 1 700 cas de détention, mais selon les chercheurs en droits de l’homme, le nombre réel pourrait être cinq à sept fois plus élevé. Au total, on estime à environ 37 000 le nombre d’Ukrainiens, civils et militaires, qui sont portés disparus, selon le bureau du médiateur ukrainien, qui signale encore des arrestations dans les zones occupées par la Russie.

Les autorités russes ont déplacé de nombreux détenus vers des prisons en Russie, les maintenant aux côtés de criminels et de prisonniers de guerre, en violation du droit humanitaire international. Plus de 100 installations de détention ont été identifiées par des groupes de défense des droits de l’homme, réparties à travers la Russie et les zones occupées en Ukraine, dédiées à la détention de civils.

Pour les familles comme les Khyliuk, le cauchemar ne semble pas prêt de se terminer. Les autorités russes refusent de reconnaître la présence des détenus ukrainiens sur leur territoire, malgré des témoignages concordants. Ces civils ne sont pas traités comme des prisonniers de guerre, mais comme des otages, une pratique strictement interdite par les Conventions de Genève.

Face à cette situation tragique, les organisations internationales dénoncent les crimes de guerre commis par la Russie en détenant arbitrairement des civils ukrainiens. L’OSCE a lancé une enquête spéciale en février, impliquant 45 pays membres, dans le but de rendre la Russie responsable de ses actes.

Dans cette petite maison à Kozarovychi, maintenant libérée partiellement grâce à l’aide de volontaires ukrainiens, les parents de Dmytro Khyliuk continuent leur quête désespérée pour retrouver leur fils perdu. Ils racontent le jour de son arrestation, le désespoir qui s’est emparé d’eux, et l’angoisse de ne pas savoir ce qu’il est advenu de lui pendant ces longues années de détention.

L’histoire de Dmytro Khyliuk est malheureusement celle de nombreux Ukrainiens pris au piège d’un conflit qui les dépasse. Leur sort reste incertain, leur avenir suspendu aux décisions arbitraires de ceux qui les détiennent loin de chez eux, dans des conditions inhumaines et contraires à tout respect des droits fondamentaux. En attendant que la vérité éclate et que la justice soit rendue, ces familles continuent de vivre dans l’angoisse, retenant l’espoir que leurs proches leur reviennent un jour, indemnes et libres.