La récente déclaration du chef de la diplomatie de la République démocratique du Congo, Christophe Lutundula, concernant l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, a suscité de vives réactions au sein de la société congolaise. Les accusations portées contre le prélat catholique soulèvent des questions quant à la liberté d’expression et aux relations entre l’Église et l’État.
Selon le vice-premier ministre, il est important de souligner que la RDC et le Vatican n’ont signé aucun accord accordant une immunité judiciaire aux religieux. Ainsi, tout citoyen congolais, y compris les membres du clergé, est tenu de respecter les lois du pays. Christophe Lutundula a souligné que les propos tenus par le cardinal Ambongo pourraient être perçus comme soutenant des actes de déstabilisation du pays, notamment en faisant l’apologie de groupes politiques tels que l’Alliance Fleuve Congo.
Cependant, la position de la Chancellerie de l’Archidiocèse de Kinshasa, affirmant que le cardinal Ambongo n’a pas refusé de coopérer avec les autorités judiciaires mais qu’il était simplement absent lors de la réception de l’invitation du procureur général, met en lumière les circonstances entourant cette affaire délicate.
De son côté, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a appelé à la sérénité et insisté sur le fait que le dossier est traité de manière responsable, en accord avec les lois du pays. L’ACKIN, quant à elle, a dénoncé une manœuvre qu’elle qualifie de « dérive dictatoriale » visant à museler la liberté d’expression et à intimider l’Église dans l’exercice de son rôle prophétique.
Il est essentiel de souligner que le débat autour de cette affaire met en lumière les tensions complexes entre l’Église et l’État en RDC, ainsi que la nécessité de protéger la liberté d’expression et le rôle des institutions religieuses dans la société. Cette situation soulève des questions fondamentales quant au respect des droits fondamentaux des citoyens et à la préservation de l’indépendance et de la responsabilité de chaque acteur dans le pays.
Il apparaît donc crucial de promouvoir un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties concernées, dans le but de garantir le respect des principes démocratiques et des valeurs essentielles pour la stabilité et le progrès de la République démocratique du Congo.