Sécuriser les infrastructures critiques : quand l’IA et le gouvernement se rapprochent

Fatshimetrie — La collaboration entre le gouvernement américain et les acteurs de l’intelligence artificielle prend une nouvelle tournure alors que le département de la Sécurité intérieure sollicite les conseils des principales entreprises du secteur pour protéger les infrastructures critiques telles que les compagnies aériennes, les services publics et autres secteurs vitaux contre les attaques alimentées par l’IA.

L’établissement d’un panel composé des PDG de certaines des plus grandes entreprises et industries mondiales souligne l’importance de cette initiative. Parmi les membres figurent des personnalités de premier plan telles que Sundar Pichai de Google, Satya Nadella de Microsoft, Sam Altman d’OpenAI, ainsi que des dirigeants de sociétés de défense comme Northrop Grumman et de transport aérien comme Delta Air Lines.

Cette démarche révèle non seulement la proximité entre le gouvernement américain et le secteur privé, mais aussi l’urgence d’encadrer les risques et les avantages de l’IA, en l’absence d’une législation nationale spécifique à ce sujet.

Le groupe d’experts créé formulera des recommandations pour les entreprises de télécommunications, les exploitants de pipelines, les services publics d’électricité et d’autres secteurs sur la manière d’utiliser de manière responsable l’IA. Il aidera également à préparer ces secteurs aux perturbations liées à l’IA.

Selon le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, « l’intelligence artificielle est une technologie transformative qui peut faire avancer nos intérêts nationaux de manière sans précédent ». Cependant, elle présente également des risques réels qui peuvent être atténués en adoptant des bonnes pratiques et en agissant concrètement.

La composition diversifiée du panel comprend des dirigeants de fournisseurs de technologie tels qu’Amazon Web Services, IBM et Cisco, des fabricants de puces comme AMD, des développeurs de modèles d’IA tels qu’Anthropic, ainsi que des groupes de défense des droits civiques comme le Lawyers’ Committee for Civil Rights Under Law.

Des représentants des gouvernements fédéral, étatiques et locaux, ainsi que des universitaires de renom comme Fei-Fei Li, co-directrice de l’Institut d’Intelligence Artificielle axée sur l’Humain de l’Université de Stanford, font également partie de ce panel.

Ce conseil pour la sécurité et la sûreté de l’IA découle d’un décret présidentiel de 2023 signé par le président Joe Biden. Ce décret appelait à la création d’un organe intersectoriel pour formuler des recommandations visant à améliorer la sécurité, la résilience et la réponse aux incidents liés à l’utilisation de l’IA dans les infrastructures critiques.

En parallèle, des règles régissant l’achat et l’utilisation de l’IA par les agences fédérales américaines ont été instaurées cette année, reflétant l’engagement croissant du gouvernement dans l’utilisation de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle à des fins variées, telles que la surveillance de l’activité volcanique, le suivi des incendies de forêt et l’identification des espèces sauvages à partir d’images satellite.

Cependant, avec l’émergence des deepfakes, des contenus audio et vidéo truqués à l’aide de l’IA, une préoccupation majeure surgit quant à la protection des élections américaines de 2024 contre la désinformation. Des incidents tels qu’un faux appel téléphonique imitant la voix du président Biden pour décourager le vote lors des primaires du New Hampshire soulignent les menaces potentielles de cette technologie utilisée par des acteurs malveillants, y compris des adversaires étrangers comme la Russie, la Chine ou l’Iran.

En conclusion, la création de ce panel d’experts marque une avancée significative dans la coopération entre l’État et le secteur privé pour garantir une utilisation responsable et sécurisée de l’intelligence artificielle dans les infrastructures critiques. Cette initiative montre également la reconnaissance des défis et des opportunités associés à l’IA, incitant à une action concertée pour une utilisation éthique et éclairée de cette technologie avant-gardiste.

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