La réforme cruciale de la rotation des postes au sein de la CEMAC

Au cœur des enjeux complexes de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), un défi de taille se pose : celui de la rotation des postes au sein des institutions régionales. Cette pratique, guidée par un principe de rotation par ordre alphabétique français des six pays membres – Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée-équatoriale et Tchad – soulève des questionnements quant à son efficacité réelle dans la recherche d’un équilibre harmonieux.

Lors du sommet extraordinaire de février dernier, les dirigeants de la CEMAC ont pris conscience des limites de ce système de rotation, confrontés aux défis et incohérences qu’il engendre. Ainsi, la désignation du président équato-guinéen, Theodore Obiang Nguéma Mbazogo, pour conduire une étude en profondeur visant à élaborer des solutions adéquates, témoigne de la volonté des dirigeants de trouver des alternatives plus efficaces.

La situation actuelle met en lumière des déséquilibres au sein des instances de la CEMAC, où certains pays sont plus représentés que d’autres dans des postes clés, entraînant une hiérarchisation des mandats et des institutions. Cette réalité complexe nécessite une réflexion approfondie pour garantir une répartition plus équitable et juste des responsabilités au sein de la communauté économique et monétaire.

L’étude en cours, menée par le président équato-guinéen, s’attache à examiner différents scénarios et proposer des recommandations pour une réforme en profondeur. Fusion d’institutions, répartition équitable des postes de premier plan, harmonisation des mandats, ou encore relocalisation des sièges sociaux, autant de pistes explorées pour repenser le système de rotation en place.

Au-delà des enjeux institutionnels et politiques, l’équation de la rotation des postes au sein de la CEMAC interroge également la dynamique de coopération et de solidarité entre les pays membres. Une réforme réussie pourrait renforcer la cohésion de la communauté et favoriser une gouvernance plus efficace et transparente, à même de répondre aux défis économiques et monétaires de la région.

En somme, la question de la rotation des postes au sein de la CEMAC ne se résume pas à une simple question d’ordre protocolaire, mais incarne un enjeu majeur pour l’avenir de l’intégration régionale en Afrique centrale. La réflexion en cours ouvre la voie à des changements structuraux essentiels, capables de renforcer la stabilité et la cohésion au sein de cette communauté économique en pleine évolution.